En pleine ville au centre de la banlieue de Conakry, dans la commune de Matoto,  il existe une école publique qui tend vers sa disparition à cause de son état de délabrement très avancé et de son abandon par l’Etat.  Il s’agit du collège qui porte le nom de Lansana Béavogui, ancien premier ministre sous le régime Ahmed Sékou Touré.  L’état de cette école relance la problématique liée au manque d’infrastructures scolaires et mérite d’attirer l’attention des autorités éducatives guinéennes. La rédaction de maguineeinfos.com s’est intéressée à ce sujet. Le constat est alarmant. À cette époque où les cadres du Ministère de l’enseignement pre-universitaire et de l’alphabétisation se tapent la poitrine et se ventent des réformes engagées dans le secteur éducatif national,  il existent des écoles à Conakry, qui sont à l’image des vieilles constructions du moyen âge. C’est le cas de l’école primaire Matoto 1 dans les années 80, érigée en collège entre 2004-2005 et rebaptisé sous le nom du collège Lansana Béavogui. 

Dans l’enceinte de cette école,  le constat est révoltant.  La Direction générale qui a été incendiée depuis plus de deux ans est en manque de tout. Pas de bureau, ni de toilettes pour les cadres selon les informations reçues. Difficile de voir exactement de visu, puisqu’elle était fermée lors de notre passage et aucun responsable n’était présent. Cependant Dans l’optique d’assurer le service minimum dans cette circonstance, le bureau du principal est installé sous un manguier, a-t-on appris.

Aucours de notre immersion sur les lieux,  on nous a fait comprendre que ledit collège est composé de 12 salles de classes. Mais à date, seulement 6 sont plus ou moins opérationnelles et reçoivent les élèves dans les conditions les plus catastrophiques que l’on puisse imaginer. Les 6 autres classes sont erméthquements fermées. Elles sont dorénavant abritées par des chiens errants, des chats et mêmes les serpents s’y donnent rendez-vous. Les toits sont quasiment décoiffés, les fenêtres arrachées, le sol débétonné et émaillé d’eaux usées qui forment la boue, l’image parfaite d’une masure regrette cet enseignant qui dispense les cours de français dans cette école.

« Il n’est pas facile de dispenser mes cours dans ces salles de classes. Parce que non seulement il y a la chaleur pendant la saison sèche. Et pendant la saison des pluies également, c’est pas facile. Ça suinte par-ci par-là.  Et c’est qui pousse les enfants à se déplacer pour se mettre à l’abri de l’eau qui coule. C’est une situation piteuse », a-t-il déploré.

Des toilettes inexistantes puisqu’elles sont toutes bouchées par les  sachets d’eau et autres objets, qui dégagent des odeurs nauséabondes et qui suffoquent les quelques 700 élèvent qui fréquentent encore cette école. Dans la cour, les herbes poussent comme des champignons.

Et pire,  cette situation existe depuis près de 7 ans nous informe le même enseignant trouvé sur place. Aboubacar Mayoula Camara pointe du doigt l’inaction des autorités éducatives.

« Jusqu’à présent elles n’ont pas pu trouver solution », regrette-t-il.

Autre révélation faite par notre interlocuteur, est qu’à cause de son abandon, le collège Lansana Béavogui est devenu le lieu favori des jeunes délinquants, fumeurs du chanvre indien. Alors que dès après sa nomination a-t-on appris,  l’actuel Ministre de l’enseignement pre-universitaire et de l’alphabétisation,  Hawing a effectué une visite dans cette école. Il aurait promis une rénovation très prochaine au su des responsables des lieux. Mais jusqu’ici,  aucune action concrète ne se matérialise sur le terrain.  En tout cas, selon ce qu’on a vu de nos propres yeux au cours de ce reportage.

A préciser que c’est dans cette  même circonstance que les élèves vont se retourner dans cette école à partir du 04 octobre prochain,  jour officiel de l’ouverture des classes session 2022-2023 en Guinée.

Yam’s Cheick Camara