Comme annoncé dans l’un de nos récents articles, les travaux du Barrage de Souapiti font d’énormes dégâts aux citoyens qui vivent aux alentours. En tout cas, c’est le constat fait par notre rédaction à travers des personnes basées sur place. Notre travail révèle que plusieurs localités de Bangouyah en environs sont entrecoupées. Les eaux qui débordent du barrage envahissent les zones cultivables et rendent certaines habitations méconnaissables. Ici, les familles manquent de nourriture et de routes. Plusieurs femmes traînent beaucoup d’enfants sans aliments. D’où, leurs cris à l’aide des autorités.
Dans l’une des localités impactées, les victimes vivent à sans espoir par manque de route et de moyens de déplacement. La seule pirogue envoyée par l’Etat pour assurer le déplacement des personnes est sans moteur.
« Nous sommes assis ici, on n’a ni à manger, ni de route. Je suis avec plusieurs enfants dont des jumeaux. Nous sommes là avec nos bœufs. Nous sommes coincés dans cette localité. Nous demandons vraiment de l’aide. On a besoin d’aliments et des routes », se lamente Rabiatou Bah, habitante de la zone, mère de plusieurs enfants.
Si les autorités refusent de faire déménager ces citoyens, ces derniers demandent au moins une assistance pour mieux vivre.
« Les autorités ont dit qu’on ne va pas déménager, nous sommes d’accord. D’ailleurs, on avait pas habité ici dans l’intention de déménager après. On a avait habité ici pour y rester jusqu’à mourir. Mais si l’eau vient tout détruire, qu’on nous aide alors. L’Etat nous a envoyé une pirogue qui n’a pas de moteur, donc ça ne sert à rien. La société (Souapiti) a vraiment causé du tort à nos populations ici », alerte l’un des sages de la localité de Yenguissa dans le district de Tené.
Par ailleurs, compte tenu du niveau de la précarité dans la zone, d’autres militent pour une évacuation urgente. Puisqu’ils estiment que ces villages n’ont plus le sens et le goût de la vie.
« Nous sommes dans cette localité depuis très longtemps avec nos voisins, qui ont perdu tous leurs parents. Mais nous continuons à vivre là, ensemble. Tout se passe bien entre nous. Mais l’eau est venue nous séparer. On ne veut rien d’autre, tout ce qu’on demande aux autorités c’est de nous aider à quitter ces lieux envahis par les eaux. On n’a pas où cultiver, on n’a pas où faire l’élevage, comment pouvons-nous y rester ? L’eau a dévasté tous les endroits cultivables, les gens ont fui, c’est nous seuls qui restons ici, des simples pauvres », a expliqué un autre sage.
En réalité, depuis le début des travaux de construction du barrage de Souapiti, les habitants des zones environnantes n’ont pas dormi avec la paix du cœur. Du jour au lendemain, les impacts des travaux se multiplient et la liste des victimes s’allonge.
Pour le moment, aucune solution efficace n’est trouvée pour ces pauvres citoyens.