Le Préfet de Kankan était devant les juges du tribunal de première instance de Kankan ce mardi, 15 novembre 2022. Le contrôleur général de la police Kandja Mara est poursuivi par le Ministère public pour des faits présumés de propos à caractère négationniste, ethnique et régionaliste par le biais du système de cybercriminalité.
Des propos qu’il aurait tenu le 30 octobre dernier dans la Sous-préfecture de Fodécariah Balimana dans la Préfecture de Kankan. Daouda Diomandé, Procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan s’est montré ferme sur le dossier.
« Nous avons tenu l’audience aujourd’hui contre Monsieur Kandja Mara Préfet de Kankan suite à des propos que nous avons qualifiés de propos à caractère ethnique, négationniste et régionaliste par le biais du système de cybercriminalité, des faits qui sont prévus et punis par les dispositions des articles 26 et 27 de la loi L/2016/037/AN du 28 juillet 2016 relative à la cybercriminalité et à la protection des données à caractère personnel en république de Guinée », a-t-il expliqué.
Face aux questions des juges, le Préfet Kandja Mara a voulu balayer d’un revers de la main les faits pour lesquels il comparait. Il a fallu que le Procureur de la République lui montre une vidéo dans laquelle il se voit en train de tenir les propos qui l’ont conduit à la barre, pour qu’il les reconnaisse. Kandja Mara a cependant expliqué qu’il a été à Fodécariah Balimana pour résoudre un conflit qu’il y avait entre les jeunes de la localité et que les propos avaient pour but de circonscrire le conflit.
« Il a reconnu effectivement avoir parlé des propos à caractère ethnique. L’exemple qu’il a eu à prendre au cours de cette rencontre, nous lui avons fait savoir que ce n’était pas un exemple qui était approprié compte tenu des circonstances dans lesquelles il s’est rendu à Fodécariah Balimana et compte tenu de la tension qui régnait au moment des faits. Puisque ces propos sont réprimés par la loi, il était de notre devoir de l’interpeler et de le juger publiquement », ajoute Daouda Diomandé.
Deux ans assortis de sursis, c’est ce qu’a requis le Ministère public contre le numéro un de la Préfecture de Kankan. La sentence sera prononcée par le Président du TPI le 22 novembre prochain.
« Les débats ont pris fin, le tribunal nous a donné la parole pour nos réquisition, le Ministère public a requis contre lui deux (2) ans assortis de sursis, le Président a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue la semaine prochaine, le mardi 22 novembre ».
Le Préfet sera-t-il relevé de ses fonctions après la décision du tribunal ? C’est en tout cas la question qui se pose dans toute la cité d’El Hadj Cheick Fantamady Cherif.
Mariame Baïlo Baldé