Depuis des années, les zones minières constituent des pôles d’attraction en Haute Guinée des jeunes, surtout les diplômés sans emploi. Dans la Commune urbaine de Kankan, le départ massif de ces jeunes se fait toujours sentir. Une réalité qui inquiète de nos jours des activistes de la société civile et citoyens.

Très souvent, ce sont des élèves ou étudiants qui abandonnent les études au profit de l’exploitation artisanale de l’Or. Ce qui entraîne un surpeuplement dans les zones minières. C’est un constat amer selon le Président du Conseil régional des organisations de la société civile de Kankan.

« Les causes c’est le manque d’emploi, quand il n’ya pas d’emploi, ça devient compliqué. Vous voyez dans notre région, il n’ya pas d’unités industrielles à grande capacité d’emploi de jeunes en dehors la SAG et tout le monde ne peut pas aller à la SAG, ils ont une capacité limitée aussi. Donc les enfants ne trouvent pas où trouver les moyens de survie, ils ne peuvent aller que dans les mines d’Or », a dit Docteur lounceny Chérif.

Le départ massif des jeunes vers les mines, entraîne d’énormes conséquences. C’est l’analyse d’Ismael Camara, citoyen.

« Le motif principal c’est le chômage et aujourd’hui la jeunesse de la Haute Guinée dans sa majorité abandonnée. Elle abandonne les écoles pour aller chercher de l’argent. C’est que l’argent facile a attiré les gens et personne ne veut souffrir maintenant sur les bancs, on veut tous aller chercher de l’argent vite et puis venir faire de belle vie dans les centres urbains et ça, les conséquences sont énormes », a-t-il dit.

Pour Docteur lounceny Chérif, l’encadrement des jeunes et la création d’entreprises est l’unique solution.

« Malheureusement, il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait d’éboulement avec mort d’homme, cela est inquiétant et c’est difficile d’envisager une solution à partir du moment où il y’a pas de création d’emploi c’est ça le problème. Au moins s’il y avait des unités industrielles qui s’installaient, des grandes entreprises qui venaient, on pouvait comprendre, mais rien de tout cela », déplore t-il.

Souvent, des accrochages sont enregistrés entre les jeunes qui envahissent les mines d’Or de la région.

Mariame Baïlo Baldé