Libéré le mercredi dernier après une inculpation, l’ancien coordinateur national du FNDC s’est exprimé ce vendredi, 13 janvier 2023, devant la Presse. Dans sa réaction Abdourahmane Sanoh a évoqué plusieurs sujets liés à la vie socio-politique du pays. Il est brièvement revenu sur son procès, avant de demander la libération de ses camarades Oumar Sylla et Ibrahima Diallo, entre autres. L’activiste met toujours en avant, le respect des libertés fondamentales des Guinéens.

Maguineeinfos.org vous propose ci-dessous, les propos de l’ancien coordinateur du FNDC:

« Je ne peux pas dire avec certitude pourquoi j’ai été interpelé et sans être dupe, je voudrais éviter d’alimenter les supputations en ce moment très difficile pour notre pays, d’autant que je reconnais à l’Etat, le droit de renseignements et d’investigation dans les limites de la loi. Cependant, je retiens de la procédure qui a conduit à ce procès, qu’il y a encore du chemin à faire dans notre marche vers la Démocratie et que nos magistrats ont un rôle prépondérant et une responsabilité indéfinie dans la consolidation de l’Etat de droit et dans le respect de la dignité des Guinéens, condition fondamentale de la stabilité. Un système judiciaire indépendant et impartial est la pierre angulaire de la Démocratie, l’Inité nationale et de la bonne gouvernance. Dans cette circonstance très évocatrice des droits de l’Homme, je voudrais une pensée pour Oumar Sylla et Ibrahima Diallo pour qui j’éprouve beaucoup de peines à voir en prison, plus pour leur opinion, que pour toute autre raison. J’exhorte les autorités à leur rendre au plus vite leur liberté. Il en est ainsi, pour tous ceux qui sont en détention, en violation de leurs droits. Je les exhorte à un acte d’apaisement envers les acteurs sociaux en clandestinité et sous contrôle judiciaire et envers ceux qui sont en exil dans le respect de la loi. Ce serait un acte d’apaisement dont notre pays a, plus que jamais besoin aujourd’hui. Notre pays est à la croisée des chemins et est encore davantage miné par ses travers d’hier. C’est pourquoi, conscient du poids de la division sociale sur l’unité et la stabilité de la nation, de la démission de l’élite qui affecte l’exercice et la jouissance de la citoyenneté, de la mauvaise gouvernance qui amplifie la prévarication et aggrave les inégalités, j’ai décidé de m’engager dans un idéal contraire, qui ne peut véritablement s’exprimer que par la prise de conscience de bénéfice de la citoyenneté. Ce choix qui n’est pas nouveau, est inébranlable et aucun sacrifice n’est de trop pour l’assumer. C’est pour cela que pour moi, le plein exercice de la citoyenneté est une question de dignité, le négocier, l’aliéner, l’abandonner ou ruser avec, est un acte de lâcheté. Par ailleurs, au regard du climat sociopolitique de plus en plus précaire qui prévaut actuellement dans notre pays, il devient urgent que chacun œuvre davantage et avec sincérité, à la consolidation de la cohésion nationale et de la paix, à commencer par les autorités militaires. Il y a un besoin évident de recadrage de la conduite de la transition pour créer de véritables conditions d’un réel apaisement, d’une légitimité des actes, d’une fiabilité des acquis. C’est de cette façon que nous poserons ensemble les vraies bases d’une transition réussie. C’est pourquoi, j’encourage les autorités de la transition à examiner objectivement les fractures devenues nombreuses et à explorer les possibilités d’un recadrage strictement fondé sur l’intérêt de la nation à travers le citoyen guinéen. Ce serait un acte de grandeur sublime que seuls les dirigeants d’exception peuvent poser ».

Décryptage: Ousmane Baldé pour Maguineeinfos.org