C’est un passage du Ministre de la justice qui en début de semaine a permis de réveiller plusieurs dossiers en souffrance au tribunal de première instance de Kindia. Parmi eux, celui lié au conflit domanial dans la Sous-préfecture de Friguiagbè. Un conflit qui avait conduit le 16 avril 2021, à la mort d’Ibrahima Sory SYLLA et à la destruction de plusieurs biens publics et privés.

Au cours d’une rencontre d’échange avec la population de Kindia le mardi 17 janvier dernier, le Ministre Alphonse Charles Wright a été interpellé par la mère du défunt en larme. Elle a accusé le TPI de Kindia d’avoir classé l’affaire. Une réalité que le procureur Damou CAMARA n’a pas nié à notre micro. « Ce qu’elle a dit c’est vrai. Dans ce dossier personne, n’est aujourd’hui détenu. Nous avons hérité de ce dossier comme ça », reconnaît le Procureur.

Au lendemain des violences, 12 personnes avaient été interpellées et conduites à la maison centrale de Kindia. Avec une médiation de Oyé GUILAVOGUI, à l’époque Ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, toutes ces personnes ont finalement été libérées. « Le politique a eu raison sur le droit. La procédure est restée et ils sont allés faire des concessions politiques et sociales. Des lettres de désistement ont été adressées au tribunal d’alors et les gens ont été placés sous liberté provisoire », a-t-il regretté.
À en croire le Procureur, les incidents qui ont conduit à la mort d’Ibrahima Sory SYLLA vont être bientôt élucidés. Mais à la question de savoir pourquoi les personnes libérées suite à la médiation de Oyé GUILAVOGUI ne sont toujours pas ramenées en prison, Damou CAMARA s’explique sans ambages. « Il faut être homme de droit pour pouvoir comprendre certains codes. Ce qui reste clair, aujourd’hui on ne peut pas arrêter ces personnes tant que le procès ne commence pas. De l’autre côté, ces inculpés n’ont pas d’avocats. Nous attendons à ce que l’ONG relance ses activités et leur trouver des avocats. A défaut, ils en auront d’office. Ce qui va par la suite, nous permettre de délivrer des mandats d’amener contre ces personnes aujourd’hui libres », a rassuré Damou CAMARA.

À en croire le Ministre de la justice, ce dossier criminel est désormais l’une de ses priorités à Kindia. Des instructions fermes ont été données aux acteurs du TPI de Kindia afin de le diligenter.
À Rappeler que ce conflit domanial met aux prise deux familles autour d’un domaine de 980 hectares.

Aboubacar Wayé TOURÉ depuis Kindia pour maguineeinfos.org