L’efficacité de toute administration respectueuse de l’orthodoxie repose essentiellement sur la capacité managériale des Hommes qui l’animent.

Le pouvoir discrétionnaire est l’un des moyens, par lequel le Président de la République met en application sa politique de gestion de l’administration, en nommant aux postes de responsabilité des hommes et  des femmes capables de conduire qualitativement le gouvernail administratif.

En d’autres termes c’est la possibilité donnée au Président de la République,  de prendre dans certaines circonstances, des décisions selon son appréciation personnelle, sans que cela ne soit impérativement dicté par une règle de droit. A titre d’illustration nous pouvons citer les actes de nominations.

Dans le cas spécifique de la Guinée, l’exécutif l’exerce sans aucune forme de cohabitation, de facto ce qui lui donne la pleine indépendance ou des marges de manœuvre institutionnelle . A la différence des pays tels que les États Unis, où les compétences discrétionnaires du Président de la République s’exerce en cohabitation avec le congrès, qui avalise les nominations des membres du Gouvernement.
Ou le Royaume Uni, monarchie institutionnelle qui consacre à la couronne une magistrature d’apparence et de titre honorifique, ce qui lui soustrait la responsabilité de nomination qui revient de droit au Premier Ministre.
En effet, une question importante mérite d’être posée: Le président de la République au nom de la compétence discrétionnaire doit il nommer selon ses appréciations personnelles ?
Ce qui permet à certains sans aucune compétence et probité morale d’accéder aux  hautes fonctions administratives et militaires.
Cet état de fait certes légaliste revêt des controverses, car il conforte la thèse du « monocéphalisme » au sommet de l’Etat.

Ce principe dans les faits a montré ses limites. Il mérite d’être repensé, d’où l’impérieuse nécessité d’élaguer la plénitude des pouvoirs  de l’exécutif de certaines tares, à travers des mécanismes constitutionnels, lorsque ses nominations n’obéissent pas aux critères de compétence, et d’intégrité morale définis par la constitution.

Ce chantier institutionnel, loin d’être une sinécure, passera par une véritable réforme de nos textes de loi, une condition sinequanone pour bâtir une administration forte, résiliente, composée d’hommes et de femmes qualifiés.

 

Par Abdel Kader DIARÉ