Alors que le procès dans l’affaire Kassory et compagnie doit s’ouvrir ce 15 mars, le collectif d’avocats de la défense avait décidé d’un boycotter pour éviter d’assister à une parodie de justice selon ses mots. Dans la matinée de mardi, 14 mars, Me Paul Yomba Kourouma, un des membres du collectif a dit qu’aucun avocat de la défense ne prendra part à ce procès. Mais cette décision ne tient plus, puisque Me Sidiki Bérété ne tardera pas de revenir pour pour faire savoir ce qui a été finalement décidé si seulement le procès se tient.
Interrogé par nos confrères de Djomas médias dans On refait le monde, cet autre avocat de l’ancien premier ministre du régime Condé a dit clairement que les avocats de la défense viendront pour enfin tenter de démontrer devant la chambre de jugement que ledit procès n’a pas sa raison d’être tant que leur client est considéré prisonnier.
« De toutes les façons, les avocats viendront, pour ne pas dire qu’on est en train de faire de boycotter. Nos clients ne sont pas prêts à un procès quelconque. On a déjà écrit à la chambre de jugement, on va essayer d’exposer. Et la chambre de jugement va nous départager. Mais on ne peut pas violer la loi. La loi dit sur les articles 80 et 81 que le pourvoi a un effet suspensif. Alors, il n’y a pas d’acte de saisie, ils vont juger qui? Nos clients ne sont pas disposés à participer à un procès de forcing. On veut un débat équitable où la sérénité et l’équilibre de la balance de la justice sont de symbole », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, Me Sidiki Bérété fait remarquer la crainte de la défense vis-à-vis de la tenue de ce procès.
« On ne va pas nous faire basculer à des procès de comédie, on s’oppose catégoriquement tant qu’on ne respecte pas la légalité. Libérez les et on fera le procès.Mais si le procès s’ouvre maintenant, ils vont essayer de prendre tout le temps de la transition pour maintenir nos clients en prison. Personne ne va nous ridiculiser en Guinée. Leurs comptes en banque sont gelés, les biens, de Kassory, Diané et Oyé sont saisis, leurs voitures et les passeports sont retirés, l’interdiction de voyager. Mais qu’est-ce qui reste maintenant ? Leurs dignités et leurs vies, laissez les partir à la maison », a-t-il exigé.
Yam’s Cheick Camara