Dans la journée du mercredi, 10 mai 2023, plusieurs arrestations ont été enregistrées dans la commune urbaine de Labé, à la suite de l’appel à manifester des forces vives de Guinée. Durant toute la matinée du mercredi, la ville était calme, mais les activités étaient à l’arrêt. Boutiques et magasins sont restés fermés. Seulement quelques étalagistes de condiments étaient visibles au marché de légumes.
C’est dans l’après midi que des jeunes ont commencé à ériger des barricades, empêchant toute circulation. Ainsi, les forces de l’ordre sont sortis pour rétablir le calme, procédant à des arrestations.
Parmi ceux qui ont été interpellés, Mamadou Adama Sow, un jeune apprenti menuisier qui aurait un léger dérèglement mental, selon son maître. C’est au carrefour Hoggo M’bouro que ce jeune âgé de 15 ans a été arrêté après avoir suivi le mouvement des jeunes manifestants, alors que son tuteur dit l’avoir laissé à l’atelier situé au carrefour Billal, avant de se rendre à la mosquée.
« J’ai laissé le petit à l’atelier avec ses amis. Je leur ai donné de l’argent pour qu’ils achètent à manger, je suis allé à la mosquée. Il a profité de mon absence pour sortir. Quand ils l’ont arrêté, il leur a donné le numéro de sa maman, ils ont appelé sa maman pour l’informer que son enfant se trouve à l’escadron mobile. Entre-temps, sa maman m’a informé, je me suis immédiatement rendu là-bas. Ils m’ont réclamé 1.500.000 Gnf pour obtenir sa libération », explique maître Mamadou Bhoye Sow.
Pour obtenir la libération du jeune, son maître a tenté en vain, de faire comprendre aux agents, qu’il ne dispose pas de toutes ses facultés mentales.
« Je leur ai fait savoir que le jeune ne possède pas de toutes ses facultés mentales, ils ont répliqué en disant que si je ne suis pas prêt à payer le montant, que je leur libère les locaux. Vu qu’ils n’ont pas accepté ma doléance, je lui ai acheté à manger, actuellement il se trouve à leur disposition », indique-t-il.
C’est vers 15h-16h que ces arrestations ont commencé à être opérées. Selon notre interlocuteur, une caution qui s’élève à 1.500.000 francs guinéens, c’est ce qui est réclamé aux parents pour obtenir la libération de leurs enfants.
Mamadou Aliou Diallo pour maguineeinfos.org