Le bras de fer entre le ministre de la justice et l’association des magistrats de Guinée continue d’alimenter le débat. C’est autour de l’organisation guinéenne pour la défense des droits de l’homme de s’inviter dans le débat. Le chargé de communication de l’OGDH exprime ses préoccupations face à cette situation.
Pour Alseny Sall, cette grogne des magistrats n’est pas sans conséquences sur les justiciables. Selon lui, le danger est beaucoup trop grand si rien n’est fait pour rapprocher les parties.
<<C’est avec beaucoup de préoccupation que nous suivons l’arrêt des audiences dans les différents cours et tribunaux à cause du différend qui oppose les magistrats au ministre de la justice suite à la suspension de deux magistrats dans l’exercice de leurs fonctions par le ministre. Vous n’êtes pas sans savoir que l’arrêt des audiences a des incidences sur les droits et libertés des personnes dont les dossiers étaient programmés pour être jugés et porte préjudice à la fois aux victimes mais aussi aux détenus qui sont en détention préventive prolongée. Cela est d’autant inquiétant que le recours systématique à la détention contre les personnes poursuivies est la pratique courante dans la plupart de nos juridictions pour la moindre infraction ! Imaginez par exemple une personne qui a fait l’objet de jugement dont la décision était attendue au tribunal et qu’on lui dise, il n’y a pas d’audience à cause de la grève. Imaginez que cette personne qui était déjà en détention préventive prolongée retourne encore en prison et qu’elle soit déclarée par la suite non coupable des faits à lui reprochés ! Imaginez le dommage et le préjudice qu’elle aurait subi ! Et ce que je vous dis là arrive malheureusement parfois dans le traitement judiciaire de certains dossiers>>, a-t-il indiqué.
Yam’s Cheick Camara