Depuis le communiqué du ministère guinéen du travail et de la fonction publique relatif au recrutement de nouveaux fonctionnaires, c’est la ruée vers les lieux d’obtention des dossiers sollicités. À Kindia, dans les services où ces dossiers sont délivrés, c’est arnaque à ciel ouvert dont sont victimes les demandeurs. Au tribunal de première instance par exemple, un cassier judiciaire et un certificat de nationalité s’obtiennent chacun à 80 mille francs guinéens au lieu de 50 mille francs officiellement indiqués par un arrêté du Ministère de la justice.


À l’hôpital régional où le certificat médical de visite et de contre-visite est délivré, en plus de la surenchère, c’est un jeux du chat et de la souris entre la direction générale et certains agents qui en font en catimini contre 50 mille francs guinéens, voire plus. Tout sur la base d’aucun examen ni consultation médicale réelle.

À la mairie et au commissariat central de police de la place, c’est une véritable course contre la montre des demandeurs d’actes de naissance numériques et de cartes d’identité nationale biométrique. Malgré le paiement des deux documents rendu possible dans les banques partenaires de la place, des frais supplémentaires s’ajoutent aux 160 mille francs guinéens officiellement déclarés.
Une augmentation des prix qui est allée jusque dans les bureaux des conseils de quartiers où un certificat de résidence est vendu aux citoyens à 20 mille francs guinéens au lieu de 10 mille habituellement.

Pour certaines des victimes rencontrées, il ne sert à rien de se mettre dans les réclamations car, la pratique est connue par les autorités, qui sont parfois complices. Pour d’autres, revenir aux prix officiels amènera certains agents à jouer à de la mauvaise.

Aboubacar Wayé TOURÉ depuis Kindia pour maguineeinfos.org