Le gouvernement guinéen se prépare pour la tenue en mi février à Dubaï de la table ronde des bailleurs sur le Programme de Référence Intérimaire (PRI). Plusieurs sujets sur le développement de la Guinée seront abordés et naturellement la question sur l’incendie du dépôt central d’hydrocarbures sera au rendez-vous dans les débats.

Avec son homologue du budget, la ministre du plan et de la coopération internationale étaient mardi face à la presse pour éclairer les esprits sur cette table ronde qui va se tenir aux Émirats Arabes Unis. Le récent incendie au dépôt d’hydrocarbures qui a fortement fragilisé l’économie guinéenne va s’inviter dans les débats comme l’explique Rose Pola Pricemou.

« On ne le souhaitait pas mais la table ronde est venue à une période où nous devons faire face à la crise. Tous les partenaires sont sensibilisés, la question sera aux rendez-vous. L’impact de l’incendie vient mettre en évidence les priorités que nous avions aussi », a indiqué la ministre du plan et de la coopération internationale.

A ses côtés pour répondre aux questions des hommes de médias, le ministre du budget Lanciné Condé a donné plus de détails.

« Nous étions sur une trajectoire ascendante avec des projections de croissances connues mais avec l’incendie, le risque est que cette trajectoire soit en dessous de la trajectoire initiale. Là où nous attendions 6, on risque d’attendre 5 et là où nous attendions 5 on risque d’attendre 4. Il y a cet effet qui est en cours de consolidation et d’estimation. Au minimum, un point de croissance risque d’être perdu, au pire, on risque de perdre les acquis de la croissance. Le carburant ne vaut rien dans nos calculs du PIB sauf qu’il affecte parce que quand je prends le secteur du transport, ça ne vaut pas grand chose mais cela affecte tout ce que nous faisons parce que s’il n’y a pas de transport l’activité s’arrête, lorsque l’activité s’arrête, moi je sais tout de suite que je vais manquer au trésor public 200 milliards GNF en une journée. Les impôts et taxes que je collecte par jour si je les perds, c’est à ce coût. Imaginez que l’Etat perd autant par jour et vous savez que lorsque l’incendie a éclaté, au moins pendant une semaine ça ne bougeait pas beaucoup », a-t-il expliqué.

Le ministre du budget ajoute qu’à l’instant où l’explosion a eu lieu au dépôt d’hydrocarbures, il y a eu 410 milliards de perte des recettes.

« A l’instant même où il y a eu l’explosion 410 milliards sont partis. Ces 410 milliards, c’est la taxe d’entreposage qui était payée pour déposer du carburant mais puisque je ne dépose plus du carburant, tu vas donner 410 milliards? Non! Une autre dépense immédiate à l’explosion, c’était que le dépôt est un dépôt privé mais toutes les questions peuvent être privatisées tant que ça peut évoluer dans le sens du privé. Mais lorsque c’est stratégique et qu’il n y a plus de capacité dans le pays, ça cesse d’être privé et qu’on a plus de capacité de stockage de carburant sur la terre guinéenne. Je parle d’un dépot de carburant central. Donc c’est devenu une obligation de l’Etat de trouver le moyen de faire un autre dépôt en attendant que des privés soient intéressés et que l’Etat se retire pour ces privés. Le coût estimé que nous avons dans les bras pour un dépôt, c’est 300 milliards. Juste à l’explosion, effets directs 710 milliards sont partis et vous le savez que le PRI avait la possibilité de nous envoyer plus haut que là où nous étions », souligne le ministre Condé.

Abdoul Labé Baldé pour maguineeinfos.org