C’est un conflit domanial vieux de plusieurs décennies qui, courant mars dernier, avait crée des échauffourées dans le district de Koliagɓè, sous-préfecture de Friguiagbè dans la Préfecture de Kindia. À l’origine, un domaine de 84 hectares dont se réclame propriétaire légitime Ibrahima Kalil DIALLO et sa famille bien avant l’accession de la Guinée à l’indépendance. Un domaine aujourd’hui réclamé par les autochtones qui bénéficieraient du soutien de certaines autorités administratives et sages de Kindia, malgré plusieurs décisions de justice rendues en faveur de la famille DIALLO.

Devant certains médias locaux ce lundi 1er avril, Ibrahima Kalil DIALLO qui s’est vu obligé de vivre hors de Kindia depuis les incidents de mars, soutient être menacé de mort par les autochtones. L’homme soutient également être aujourd’hui persona non grata à Koliagɓè. Quant à la propriété du domaine sujet de litige, Ibrahima Kalil DIALLO âgé de 67 ans réitère avoir remporté toutes les batailles judiciaires dans ce dossier.

«C’est à partir de 2018 que j’ai commencé à voir un groupe venu de Conakry à sa tête un certain El Hadj Abou réclamer nos plantations. Selon eux, le domaine appartient à leurs grands parents. Depuis lors, c’est menaces sur menaces à mon endroit. Un jour, j’ai vu un groupe de jeunes accompagné du chef de district s’attaquer à mes installations sous prétexte qu’un jeune reconnu coupable d’avoir saccagé ma plantation l’année dernière est mort en prison. Mes 6 maisons, mes 6 voitures, même mon chien rien n’a été épargné par les assaillants. Malgré l’alerte donnée à 8 heures au colonel Gnassa en commande à Friguiagbè, les services de sécurité ne sont vénus qu’à 14 heures. Aujourd’hui je suis menacé. Ils m’ont dit que si je reviens à Koliagɓè sur ces terres, qu’ils vont me tuer. Donc aujourd’hui je suis entre Kindia et Conakry », a confié l’opérateur agricole.

Selon toujours Ibrahima Kalil DIALLO, une réunion des sages et chefs du district de Koliagɓè s’est tenue le dimanche 31 mars dernier. Réunion au cours de laquelle ces entités ont déclaré être désormais propriétaire des 84 hectares. Par conséquent, l’ordre aurait été donné aux jeunes de la localité de s’en prendre aux membres de la famille DIALLO qui s’aventureraient sur le domaine sujet de litige. Malgré le manque d’application stricte des précédentes décisions de justice rendues dans ce conflit domanial, la victime déclare avoir encore espoir en cette justice et à Dieu. « Un huissier est déjà allé faire l’inventaire de toutes les pertes enregistrées. J’ai également déposé une plainte au TPI de Kindia contre les auteurs car, ils sont connus de moi », a laissé entendre la victime.

Face aux persécutions, notre interlocuteur se dit abandonné par les autorités de Kindia à l’occurrence le Préfet et le Gouverneur. «Ni le Préfet encore moins le Gouverneur et le Maire ne m’ont appelé depuis l’attaque de mon domicile », a regretté Ibrahima Kalil DIALLO.

Aboubacar Wayé TOURE depuis Kindia pour maguineeinfos.org