Dans pratiquement moins d’une semaine, les écoles guinéennes vont rouvrir leurs portes, marquant ainsi la fin des grandes vacances. Dans la commune urbaine de Kankan, autorités éducatives, parents d’élèves et élèves eux-mêmes s’activent pour ne pas rater la date du 25 septembre prochain, prévue par le département en charge de l’Éducation nationale. À la Direction préfectorale de l’éducation, par exemple, tout est prêt pour le bon démarrage des cours le mardi prochain, rassure Souleymane Daffé, Directeur préfectoral de l’éducation, qui a accordé une interview ce samedi matin à notre correspondant basé à Kankan.
D’abord, Souleymane Daffé s’est réjoui de l’engagement des acteurs du système éducatif de Kankan, notamment les autorités, les enseignants et les parents d’élèves, pour la cause des enfants.
« Nous avons eu une chance. Cette chance, c’est quoi ? Nous avons affaire à des acteurs engagés. Quand vous venez à Kankan, tout au long de l’année, dans tous les établissements, il y a des groupes de révision. Nos enseignants sont engagés à soutenir les enfants de l’ouverture jusqu’au seuil de l’examen. C’est l’occasion de les remercier et de les féliciter. Les parents aussi ne se lassent pas de payer ces groupes de révision pour encourager les enseignants. Je sais que la plupart des parents d’élèves de Kankan sont investis dans cette cause et que les enfants eux-mêmes sont engagés. C’est donc l’occasion de remercier ces enseignants qui s’investissent dans les groupes de révision et de féliciter les parents pour le paiement de ces groupes de révision. Aujourd’hui, il n’y a plus de place pour la négligence lors des examens ; il faut travailler pour être admis», persiste notre interlocuteur.
Malgré les dispositions nécessaires prises pour une rentrée scolaire 2024/2025, le DPE de Kankan soulève une préoccupation concernant le manque d’enseignants dans certaines localités.
«Le seul problème qui m’inquiète un peu, c’est le manque d’enseignants. L’insuffisance d’enseignants est criante. Il y a eu un concours, et nous remercions le gouvernement pour cela. Parmi les contractuels, nous avions 832 enseignants évoluant dans les salles de classe. Après les résultats, 584 ont réussi leur concours. Il en reste 272 dont les noms ne figurent pas sur la liste des admis. Certains d’entre eux sont les seuls enseignants dans leurs localités ; s’ils ne sont pas là, l’école risque d’être fermée. C’est pourquoi nous lançons un appel aux autorités pour que cette situation soit revue, afin que nous ayons plus d’enseignants que ceux qui ont été déclarés admis lors du concours. Deuxièmement, je profite de l’occasion pour inviter les communautés : l’État les a déjà soulagées en prenant en charge une grande partie des contractuels. Pour ceux qui ne sont pas retenus et qui sont les seuls dans leurs localités, j’invite les communautés à les prendre en charge, afin que ces écoles puissent fonctionner comme les autres», exhorte Souleymane Daffé.
Il faut rappeler que, malgré l’approche de la rentrée scolaire, on constate peu d’engouement cette année autour des vendeurs de fournitures scolaires, à travers la ville de Kankan.
Kankan, El Hadj Mohamed Sangaré.