Dans la journée du vendredi 4 septembre 2024, trois médias implantées à Kankan ont été fermées par les autorités en charge du secteur. Selon les informations, une équipe de l’Agence de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) venue de Conakry, accompagnée du Directeur de l’Information et de la Communication ainsi que des forces de défense et de sécurité, a interdit à ces trois radios privées d’émettre. Il s’agit de Bouré FM, Baraka FM et Badrou Islam FM. Ces médias sont accusés d’émettre sans autorisation ni aucun document administratif délivré par les autorités compétentes.

En tant que représentant du département de l’Information et de la Communication, Mamady Kansan Doumbouya, directeur de l’Information et de la Communication, aurait lui-même accompagné cette équipe de l’ARPT dans les locaux de ces médias. Rencontré par notre correspondant, il a confirmé l’information mais a refusé de communiquer davantage sur le sujet, précisant qu’une conférence de presse serait organisée pour des éclaircissements.

Malgré plusieurs tentatives, une source impliquée dans le dossier nous a apporté des précisions en souhaitant garder l’anonymat :

« C’est le ministère qui a saisi l’ARPT pour demander la fermeture de ces radios. Les agents de l’ARPT sont venus à Kankan avec les forces de l’ordre, accompagnés du directeur régional de l’Information et de la Communication, pour fermer ces radios. Par exemple, cela fait deux ou trois ans que Bouré FM émet à Kankan sans agrément. La radio est autorisée à émettre à Siguiri, mais pas à Kankan. Le promoteur a négocié la fréquence avec le propriétaire de la radio à Siguiri, qui lui avait demandé d’attendre l’obtention des documents pour un relais. Mais il s’est précipité. Concernant Badrou Islam FM, je ne sais pas comment cette radio confessionnelle a obtenu la fréquence. Lorsque Karamo Fama Sanoh, président de l’association Badrou Islam, a informé le directeur régional de l’Information et l’a même invité dans les locaux pour une visite, celui-ci lui a dit d’attendre l’agrément. Mais cette radio émet à Kankan dès 22 h, quand les gens dorment déjà. Quant à Baraka FM, qui émet déjà à Kindia, elle appartient à Ibrahima Sory Cissé, Directeur Général intérimaire de la Radio Rurale Guinée. La personne qui a implanté cette radio à Kankan n’a pas suivi les conseils du propriétaire, qui lui avait demandé d’attendre l’autorisation administrative avant de commencer à émettre. Cependant, il a fait des annonces sur Facebook et a commencé à émettre. Les autorités sont donc dans leur droit de fermer ces radios qui ne respectent aucune loi », a expliqué notre source.

Tout comme le directeur de l’Information et de la Communication, les responsables de ces médias ne souhaitent pas se prononcer sur le sujet. Ibrahima Barry, directeur de Bouré FM, contacté par notre correspondant régional a simplement déclaré : « C’est un problème de documents. Bientôt, nous allons rouvrir».

C’est également le cas d’Oumar Zidane Fofana, promoteur de la radio Baraka FM, actuellement à Conakry, qui n’a pas souhaité commenter la situation.

Nos tentatives pour entrer en contact avec Karamo Fama Sanoh, PDG de Badrou Islam FM, sont restées sans réponse.

En attendant cette conférence de presse annoncée par le directeur de l’Information et de la Communication, ces radios restent éteintes et leurs employés pourraient rejoindre ceux d’autres médias, comme Espace FM, Djoma FM et Fim FM, récemment affectés par des décisions similaires.

Kankan, El Hadj Mohamed Sangaré pour maguinéeinfos.com