Lors d’un entretien dans son bureau, ce jeudi 10 octobre 2024, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan s’est exprimé sur l’affrontement qui a opposé Gbérédou Baranama à Sanana. Pour rappel, le 12 septembre dernier, lors d’un différend autour d’un domaine minier, la sous-préfecture de Gbérédou Baranama et le district de Sanana se sont affrontés, entraînant la mort de trois personnes et faisant plusieurs blessés.

Selon Marwane Baldé, les enquêtes dans ce dossier ont été lancées dès le lendemain de cet affrontement meurtrier, et à ce jour, huit personnes ont été interpellées.

« Effectivement, il y a eu cet affrontement dans la sous-préfecture de Gbérédou Baranama. Les faits remontent au 12 septembre 2024 et impliquent la sous-préfecture de Gbérédou Baranama ainsi que le village de Sanana. Nous avons déployé une équipe composée des services de sécurité, notamment les officiers de police judiciaire. Ceux-ci nous ont rapporté qu’un affrontement avait eu lieu entre ces deux localités, entraînant de nombreux dégâts, des atteintes à la vie humaine et des infractions très graves, que je qualifierais de crimes crapuleux. Parmi les victimes, certaines ont subi des mutilations, notamment aux bras, et l’ordre public a été fortement troublé dans ce village. En ma qualité de représentant du ministère public près de la préfecture de Kankan, nous avons mobilisé les forces de défense et de sécurité pour rétablir l’ordre public. L’intervention des forces publiques a permis de ramener la quiétude sociale dans la sous-préfecture de Gbérédou Baranama. Après ces événements, nos services de renseignement ont procédé à des interpellations. À ce jour, huit citoyens ont été arrêtés et entendus dans le cadre de l’enquête préliminaire menée par la compagnie de la gendarmerie territoriale de Kankan », a-t-il expliqué.

Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan a affirmé qu’aucun coupable de ces meurtres n’échappera à la justice.

« Il s’agit d’une enquête de flagrance. Cela signifie que, jusqu’à ce jour, les investigations se poursuivent. L’enquête de flagrance consiste à interpeller toutes les personnes à l’égard desquelles existent des indices de complicité, d’auteur ou de coauteur des faits. Dans la présente procédure, certaines personnes ont été identifiées comme complices ou instigatrices dans les différents villages. L’enquête est en cours et, à ce jour, l’ordre public a été rétabli entre ces villages. Nous veillerons à ce que tous ceux qui ont participé à ces crimes crapuleux dans la sous-préfecture de Gbérédou Baranama soient arrêtés, traduits devant les juridictions de la République et jugés conformément à la loi », a-t-il rappelé.

Dans ses réquisitions, le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kankan promet de requérir la réclusion criminelle à perpétuité contre les coupables.

« Je vous fais la lecture de l’article 206 : le meurtre commis avec préméditation ou guet-apens constitue un assassinat. Il est puni de la réclusion criminelle à perpétuité. C’est ce que le ministère public demandera à l’égard de ces personnes que nous poursuivons devant ce tribunal pour des faits de meurtre, ayant fait usage d’armes à feu comme si nous n’étions pas dans un État de droit», conclut-il.

Kankan, El hadj Mohamed Sangaré pour maguineeinfos.com