Alors que sa décision de remplacer les anciens chefs de quartiers et présidents de districts suscite des controverses à travers le pays, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation vient de franchir une nouvelle étape en procédant à la dissolution de 54 partis politiques après une évaluation. Plusieurs autres ont été suspendus. Une démarche saluée par Lanciné Condé, du Bloc libéral.

Pour cet acteur politique, qui estime que l’assainissement doit toucher tous les secteurs, les partis mis sous observation pourraient se conformer aux exigences avant la fin du délai de grâce.

« Puisque les grands partis politiques ont eu des délais pour se mettre à jour, je crois que bien avant l’échéance, nous nous conformerons. Nous voulons que tout soit conforme aux normes en Guinée. Car, avant d’encourager les autres à bien faire, il faut aussi se pousser soi-même à bien faire», a laissé entendre Lanciné Condé.

Cependant, la mise en observation de partis comme le RPG et l’UFDG suscite des inquiétudes chez Antoine Dogbo Guilavogui, fédéral de l’UFDG de Kankan.

« Il y a des partis politiques qu’on ne devrait jamais mettre en observation, à moins qu’il y ait quelque chose derrière. On ne peut pas mettre le RPG et l’UFDG en observation. Quels autres partis peuvent réellement représenter le pays, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur ? La Guinée devrait s’élever au-dessus de ce genre de manœuvres. S’ils veulent rester au pouvoir, ils n’ont pas besoin d’utiliser des astuces comme celles-ci», analyse t-il.

Antoine Dogbo Guilavogui invite les autorités à mesurer les conséquences de cette décision du MATD.

« Les conséquences sont très graves : cela risque de diviser tout le peuple de Guinée, alors qu’ils ne sont pas venus pour ça. Ce sont des petits partis politiques satellites qui disaient n’importe quoi ; même dans leurs propres villages, ils n’ont pas de fief solide. Après le RPG et l’UFDG, quel autre parti a un fief bien établi ? Il n’y en a pas. Ils cherchent juste à désunir les Guinéens pour rester au pouvoir».

Les autorités pourraient-elles « éliminer » des partis comme cela s’est fait pour certains médias en République de Guinée ? En tout cas, la situation devient très préoccupante au sein de la classe politique.

Kankan, El Hadj Mohamed Sangaré pour maguineeinfos.org