Face à la presse ce mercredi 30 octobre 2024, Mohamed Traoré, l’avocat de Sadou Nimaga, disparu depuis le 17 octobre, a évoqué les circonstances de son enlèvement en plein jour dans un hôtel, où les ravisseurs dit-il ne craignaient pas d’être filmés par les caméras.
Dans son intervention, l’avocat évoque la peur et le traumatisme subis par son chauffeur, également enlevé, mais libéré.
« Monsieur Nimaga a disparu, comme on le sait, dans des conditions vraiment rocambolesques. En plein jour, dans un réceptif hôtelier, on l’a dit, les ravisseurs n’ont même pas eu peur d’être identifiés à travers les caméras de surveillance qui sont au niveau de l’hôtel, mais aussi en face, parce que en face, il y a juste la banque centrale de la République de Guinée. Je pense que cette grande institution doit avoir sûrement des caméras de surveillance aussi. Mais les gens qui l’ont enlevé ne se sont même pas posé la question de savoir est-ce qu’ils seront filmés ou pas, ce qui peut supposer qu’ils étaient forts de quelque chose. Donc, on les a conduits à une destination inconnue. Je l’ai dit, le samedi, son chauffeur a été entendu. En début de semaine, son épouse a également été entendue. Ils ont porté à la connaissance de la police les informations dont il disposait. Je rappelle que son chauffeur a été enlevé en même temps que lui, sauf que par la suite, lui a été libéré dans les environs de 20 heures, 21 heures. Et s’il n’est pas là aujourd’hui, c’est parce que c’est un homme qui est traumatisé, c’est un homme qui a peur. Et même ceux qui sont à côté de moi ici peuvent avoir raison d’avoir peur, parce que la famille ne se sent plus en sécurité », explique l’avocat.
L’avocat appelle les autorités à prendre des mesures pour assurer la sécurité des citoyens. Me Traoré insiste sur l’angoisse de la famille de Nimaga, qui attend désespérément son retour.
« Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est que cette affaire ne soit pas banalisée. Et nous avons un appel à lancer à l’endroit de l’État. Comme on le sait, dans toute société organisée, l’une des fonctions régaliennes de l’État, c’est d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Imaginez l’angoisse de la famille, la peur de la famille, l’inquiétude de la famille. C’est un père, c’est un époux. Son épouse attend tous les soirs de le voir rentrer à la maison. Ses enfants attendent tous les soirs de voir leur père rentrer à la maison. Imaginez que, des jours après, on soit obligé de faire le constat que Monsieur Sadou Nimagar ne rentre pas à la maison et on ne sait pas où il se trouve », déclare l’avocat.
Ibrahima Mariame Kamara