Le jeudi 21 novembre 2024, deux conducteurs de taxi-moto ont été retrouvés égorgés et leurs motos emportées dans les quartiers de Tilepoulou et sur la route de Komou, tous deux situés dans la commune urbaine de N’Zérékoré. Ces drames, témoins de l’insécurité croissante à laquelle les conducteurs de taxi-moto font face, ont poussé ces derniers à descendre dans la rue ce vendredi matin pour exprimer leur colère et leur indignation.
Lors de cette manifestation, les conducteurs de taxi-moto ont vivement critiqué les autorités locales. Selon eux, celles-ci ne se préoccupent que de la collecte des taxes sans assurer leur sécurité.
« Ces derniers jours, les cas d’assassinats de conducteurs de taxi-moto pour voler leurs engins sont devenus très récurrents à N’Zérékoré. C’est pourquoi nous sommes sortis ce matin pour interpeller les autorités afin qu’elles prennent leurs responsabilités et nous protègent. Quand nous venons aux rond-points, elles ne manquent jamais de venir nous taxer, mais en retour, nous ne bénéficions de rien », déclare un manifestant en colère.
Kourouma Zakaria, un autre conducteur de taxi-moto, s’inquiète de la recrudescence des meurtres dans leur communauté.
« Nous avons constaté qu’à N’Zérékoré, la sécurité des conducteurs de taxi-moto n’est pas une priorité pour les autorités. Mais dès qu’il s’agit de nous imposer des taxes, elles sont toujours présentes. Souvent, on retrouve des conducteurs tués ou dépossédés de leurs motos, mais les forces de défense et de sécurité restent silencieuses. C’est pourquoi nous sommes sortis aujourd’hui : nous sommes fatigués de cette situation et de l’attitude des autorités».
De son côté, Mamady Condé dénonce l’impunité dont bénéficient les malfrats après avoir commis leurs crimes.
« Nous voulons savoir à quoi servent les forces de défense et de sécurité de N’Zérékoré. Tous les jours, des conducteurs de taxi-moto sont tués sans raison, et les bandits ne sont jamais inquiétés. Nous sommes fatigués de cette situation ! » s’indigne ce conducteur.
El Hadj Mohamed Sangaré