Visiblement, le Président du MoDeL ne se sent pas perturbé par l’évolution de sa situation. Après sa première nuit passée à la maison centrale de Conakry, il s’est présenté de façon sereine ce mardi matin au tribunal de première instance de Kaloum. Interrogé sur les chefs d’accusations qui pèsent contre lui, notamment offense et diffamation contre le Président de la Transition, l’acteur politique dit ignorer la principale raison de sa détention.

Aliou Bah reconnaît tout de même, avoir remis en cause la légitimité des autorités actuelles du pays. Il fonde sa position par l’arrivée de ces dernières par un coup de force. En tout cas, le Président du MoDeL assume les propos qui lui sont collés depuis sa garde à vue à la Direction Centrale des Investigations Judiciaires.

« Je me demande pourquoi je suis là. Je n’ai jamais offensé le Chef de l’Etat. Quand j’étais à la Gendarmerie, ils m’ont montré une vidéo dans laquelle je dénonçais l’insécurité et les kidnappings qui sont devenus récurrents dans notre pays. J’ai rappelé aussi au religieux de prendre leurs responsabilités en disant la vérité et de ne pas rester silencieux face à certains problèmes qui assaillent notre pays. Je disais aussi que les autorités actuelles ne sont pas légitimes parce qu’elles n’ont pas été élues par le Peuple de Guinée. J’ai également mentionné que les engagements de la transition n’ont pas été respectés. Et que les autorités actuelles sont là pour confisquer le pouvoir », a-t-il reconnu devant le juge.

« Je n’ai jamais offensé ni diffamé le chef de l’État, encore moins une autre personnalité de la République. Les discours que j’ai tenus sont des discours de responsabilité. Je me sens investi de la légitimité de porter un régard critique sur la situation générale de notre pays, et en particulier sur la situation de la gestion de la gouvernance », a-t-il insisté.

Ensuite, le procès qui s’annonce houleux se poursuit en présence d’une armada d’Avocats qui assurent la défense de l’homme politique.

Ibrahima Mariame Kamara