Les habitants de Traoudan, un quartier de la commune urbaine de Mandiana, ont manifesté ce mercredi 22 janvier 2025. En colère, ils ont bloqué les routes pour dénoncer les agissements des agents de police routière postés à l’entrée de leur localité. Rassemblés en nombre, les manifestants demandent la suppression des barrages routiers afin d’éviter d’éventuels affrontements entre la population et les policiers.
D’après les témoignages, la tension de cette journée aurait été déclenchée par l’arrestation d’un jeune motard. Menotté par les agents de police, cet incident a mis le feu aux poudres.
Issa Diakité, frère aîné du motard, revient sur les faits : «Aujourd’hui, mon petit frère a été arrêté par des policiers. Lorsqu’ils l’ont interpellé, il leur a simplement demandé : Ne vous a-t-on pas interdit d’arrêter les citoyens de ce quartier ? En réponse, ils l’ont menotté et électrocuté. Quand je suis intervenu pour demander des explications, car il n’avait commis aucun délit et qu’il est un citoyen guinéen, ils m’ont menacé avec leurs armes en affirmant qu’ils n’avaient pas à répondre de leurs actes. Ces agents nous harcèlent constamment. Même pour des déplacements anodins, ils nous arrêtent. Nous avons demandé au vice-maire de les faire retirer. Nous ne voulons pas de violence».
Les femmes du quartier ont également pris part à la mobilisation. Bijou Kourouma, une habitante de la localité, dénonce une situation qui persiste depuis trop longtemps : «Nous sommes sorties pour protester contre le comportement des policiers. Ce n’est pas la première fois que nous demandons leur départ. Dans le passé, ils nous avaient menacé avec leurs armes. Aujourd’hui, ils ont menotté un jeune sans raison. Quand nous sommes intervenues pour demander sa libération, ils ont brandi leurs armes. Tout ce que nous demandons, c’est qu’ils soient déplacés. Nous sommes un quartier de Mandiana, nous avons droit au respect».
Sangbè Diakité, une autre résidente, appelle les autorités à agir pour prévenir une escalade de la violence : «J’interpelle les autorités. Si un jour, elles apprennent que des militaires ont tiré sur quelqu’un ici, qu’elles ne s’étonnent pas. Nous sommes fatigués de ces agents qui ne font que menacer nos fils».
Contacté par téléphone, le commissaire de la police routière de Mandiana a refusé de commenter l’affaire. Cependant, il a insinué que certains habitants du quartier manipulaient la population.
El hadj Mohamed Sangaré