Le mercredi 22 janvier, l’administration de l’hôpital régional « Alpha Oumar Diallo » de Kindia a conféré avec l’ensemble du personnel, partenaires et autorités locales. Occasion pour elle de présenter son bilan après 3 ans de gestion. Sous la direction de Dr Drissa Bina KONARÉ, de grands changements notamment d’ordre organisationnel et infrastructurel ont été opérés. Toutes fois, la plus grande structure sanitaire de Kindia fait face a une situation non la moindre. À en croire le service assurance et médecine des entreprises de l’établissement, la prise en charge des victimes d’accidents de la voie publique est restée la majeure préoccupation durant ces trois dernières années. Selon les chiffres, la structure a accueilli 8 051 victimes, un lourd bilan ayant coûté près de 3,9 milliards de francs guinéens avec un taux de recouvrement limité à seulement 11,17 %.

Au micro de la Presse lors de la cérémonie du mercredi, Dr Ibrahima Kalil CONDÉ, responsable des assurances et des médecines des entreprises, a indiqué que les accidents de la circulation, notamment sur la route nationale récemment réhabilitée, constituent la majorité des cas. «Parmi les 8 051 victimes, 63 % sont des hommes et la tranche d’âge la plus touchée est celle de 21 à 30 ans, représentant 24,79 % des blessés. Nous avons pris en charge 83 % des patients localement, tandis que 17 % ont été référés vers des structures plus spécialisées comme Ignace Deen, Donka ou l’hôpital Sino-guinéen », précise t-il.

Les données révèlent également que la mortalité reste un enjeu de taille avec 163 décès, soit un taux de 4,47 %. La prise en charge des victimes sur trois ans a dépassé de 189 %, les objectifs financiers annuels de l’hôpital, fixés à deux (2) milliards GNF, selon le médecin.

Face à cette triste réalité, l’administration de l’hôpital régional de Kindia veut se montrer confiante et résiliente. Des mesures structurelles et organisationnelles sont en cours à en croire le Directeur général de l’établissement.

En concert avec le Programme de Partenariat Financier (PPF), la Direction de l’hôpital prévoit entre autres la construction d’un bloc polyvalent dédié aux urgences avec une salle de réanimation autonome équipée de quatre lits, une salle opératoire comprenant deux (2) tables orthopédiques de dernière génération, capable de traiter simultanément deux cas graves. Des équipements qui devraient réduire la mortalité et améliorer la qualité des soins. Cependant, l’État doit s’impliquer davantage, car la gestion des accidents sur la route nécessite une approche multisectorielle.

Aboubacar Wayé TOURÉ depuis Kindia pour maguineeinfos.org