Je m’invite au débat politique, moins pour défende une cause que pour donner un avis sur la situation guinéenne, devenue préoccupante et chaotique.  Ce débat politique boudé par l’élite guinéenne qui affiche une indifférence totale, soit pour laisser pourrir la situation, soit pour encourager les leaders politiques dans leur errance. Je dirais qu’en Guinée, nous vivons une des situations les plus dangereuses, avec cette conquête perpétuelle du pouvoir, entrainant des communautés ethniques, devenues malgré elles, des troupes à lever pour atteindre l’objectif visé. Il n’est plus question de jeu politique, mais de rivalités insensées entre deux communautés qui, dans le passé, avaient tout en partage. La communauté peulh et la
communauté Malinké, qui sont, aujourd’hui, dressées l’une contre l’autre, du fait, du dessein machiavélique qui hante l’esprit de certains hommes politiques. Voilà ce à quoi il faut mettre fin, en dénonçant les ambitions perverses qui sont devenues des recours périlleux pour le citoyen guinéen, victime de tous les troubles préjudiciables à la paix sociale.

Du fait de manifestations de rue

Disons qu’elles sont consacrées par la Constitution, à la condition qu’elles se fassent dans le respect de la liberté du citoyen qui n’en est pas concerné. Dès lors, les barricades érigées et autres objets incendiés, sur la voie publique, rendent ces manifestations illégales et assimilables à des troubles à l’ordre public dont les organisateurs doivent répondre devant la Loi.
Du fait de l’usage d’armes à feu, susceptibles de donner la mort, c’est un fait illégal, étant donné que le maintien d’ordre définit les moyens logistiques de recours. Des interpellations et autres arrestations de manifestants et même des organisateurs des manifestations illégales sont autorisées. Les commanditaires et les auteurs sont livrés à la Justice.
Le mal en Guinée est que les partis politiques, sont basés sur la communauté ethnique. Le peulh croît répondre à l’appel de son destin, en votants pour son leader issu de son ethnie même s’il n’en est pas militant.
Le malinké se croit interpellé par la charte de Kouroukanfouga, en s’agitant en faveur du leader de son ethnie.  Le Fouta théocratique connaît ses princes.
Le malinké pourra-t-il jamais se dire qu’un malinké n’est pas l’héritier de la couronne du Mandé  et qu’il ne saurait faire renaître l’empire mandingue ?  Même si Sogolon  Kédjou Condé est la mère de Soundiata Kéita.  Il est alors, au vu de ces réalités, difficile de comprendre comment peulh et malinké  accepteraient-ils  de se désunir, pour  défendre des causes politiques qui ne les concernent pas, sinon qui les divisent, alors qu’ils doivent préserver ce  cousinage sacré  qui les unit, depuis la nuit des temps ?
C’est à l’élite guinéennes de jouer son rôle d’historien et de
politique avisé, pour faire renaître la joie de vivre ensemble dans une Guinée unie et paisible.  Nos hommes politiques devront user du dialogue, pour sauver le pays qu’ils prétendent aimer. Autrement, nous avons le devoir sacré de refuser d’être sacrifiés sur l’autel de leurs ambitions politiques. Toute solution est dans le temps !

Par BAH Boubacar Binany ,
Journaliste d’investigation