Le procès en appel de Aliou Bah se poursuit à la Cour d’appel de Conakry ce mercredi. Devant le juge et un parterre de participants dont des dominantes, le Président du Model a fait un récit glaçant. L’acteur politique a dit avoir été sollicité par le CNRD. Une demande vite rejetée. Ensuite, Aliou Bah dit ne pas regretter les différentes actions politiques qu’il a menées jusqu’à maintenant.
Ci-dessous, un extrait de son intervention
« Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés. Les arguments avancés pour justifier mon arrestation sont infondés. Je suis un acteur politique, un père de famille, un travailleur. Jamais je n’ai mis les pieds dans un commissariat, même en tant que témoin. Je ne prétends pas être parfait, mais mes idées sont toujours fondées sur la loi. C’est d’ailleurs pour cela que ma formation politique est l’une des plus crédibles du pays, et que je me sens prêt à assumer des responsabilités nationales. Le jour de mon arrestation, aucune notification ne m’a été faite. Nous avons été retenus pendant quatre heures à la frontière, avant d’être transférés à Conakry par des hommes cagoulés et lourdement armés. Une fois sur place, j’ai été enfermé dans une cellule insalubre, aux côtés d’inconnus. Je sais que je ne suis pas le premier dans cette situation, mais j’espère être le dernier. Cependant, je ne mérite pas un tel traitement. J’ai accepté ces conditions et j’ai été déféré à la maison centrale. Mes propos n’avaient rien d’offensant. Ce dont on me reproche, ce n’est pas un crime, mais une opinion qui dérange certains intérêts. J’ai simplement rappelé aux autorités les engagements qu’elles avaient pris et qu’elles se doivent de respecter. J’ai tenu un discours au Chef de l’État en affirmant : Nous allons vous confronter à vos actes. Fait intéressant, j’ai été l’un des rares à être sollicité pour rejoindre la junte. J’ai refusé, et j’ai répondu à qui de droit : Vous vous êtes engagés à organiser des élections, alors faites le. Je me présenterai et je me battrai sur le terrain des idées. Ce discours, qui était apprécié à l’époque, est devenu gênant au fil du temps. Je ne regrette rien de ce que j’ai fait pour mon pays. Et j’ai la conviction que la justice saura me rétablir dans mes droits… »