Dans un décret lu la soirée de ce vendredi 28 mars 2025 par le ministre secrétaire général de la présidence, le chef de l’État a accordé sa grâce au capitaine Moussa Dadis Camara pour des raisons de santé. Sur sa page Facebook, Eli Kamano a exprimé une profonde méfiance quant aux motivations de Mamadi DOUMBOUYA.

L’artiste estime que cette grâce est une manœuvre politique temporaire, destinée à utiliser l’influence du concerné pendant les élections, avant de l’écarter à nouveau.

« Je me suis réveillé ce matin avec la nouvelle concernant la grâce présidentielle accordée au capitaine Moussa Daddis Camara par le CNRD.
Une nouvelle qui a frappé à la porte de mon esprit et qui m’amène à tirer cette conclusion. L’histoire me donnera raison sur vous pour une seconde fois mon capitaine. Vous allez fumer le calumet de la paix avec eux juste le temps de passer les élections. Le temps de leur vendre vos parents comme du bétail à vil prix, un bétail déprécié sur un marché à poudre de perlimpinpin, et ensuite vous ne servirez plus à rien. À défaut de vous ramener en prison sans prétexte valable, ils mettront des moyens à votre disposition et vous ferez exiler loin du pays, c’est à 6 mille kilomètres que vous irez jouir de votre liberté », écrit l’artiste.

Cependant, il souligne la difficulté d’une cohabitation politique entre Moussa Dadis Camara Camara et le CNRD. Il prédit que des tensions surgiront en raison de la nature du pouvoir et de l’influence de l’ancien chef de junte.

« Vous êtes un ancien président et quoi que cela puisse paraître, vous avez encore une certaine assise politique au niveau de votre communauté, la cohabitation avec ceux qui viennent de vous gracier sera inextricable car il ne peut y avoir deux capitaines dans un bataillon. Je ne suis pas contre votre libération comme je l’avais d’ailleurs souligné, mais je suis contre le deal machiavélique (je vous prête le mot), qui se cache derrière ce spectacle lamentable et catastrophique pour vos militants », peut-on lire sur sa page Facebook.

Ibrahima Kamara