Lancée officiellement le 15 avril dernier sur toute l’étendue du territoire guinéen, l’opération d’enrôlement de la population au compte du Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (PN-RAVEC), se poursuit dans la préfecture de Kindia. 30 jours après le déploiement des agents recenseurs dans les quartiers et dans les zones rurales de la circonscription, le constat reste mitigé dans plusieurs Commissions Administratives de Révision des Listes Électorales (CARLES) de la place.
À Sékouyah où nous avons commencé notre tournée, l’affluence des populations n’était pas au rendez-vous ce jeudi. Quelques-unes trouvées assises à la CARLES installée au centre du quartier, attendaient impatiemment le retour du courant électrique. Sur cet arrêt dû au manque d’énergie, le président de la CARLES soutient que cela arrive rarement tout en nous indiquant que les panneaux solaires des kits d’enrôlement présentent par moment quelques défaillances. Dans ce quartier de trois secteurs, les agents recenseurs restent optimistes quant à l’atteinte de l’objectif. C’est-à-dire recenser le maximum de personnes.
Au quartier Gare, précisément dans le secteur Cherifyah, c’est l’obtention de l’extrait de naissance ou du jugement supplétif de la part des citoyens qui préoccupe. Selon le chef dudit secteur, le processus d’obtention de ces documents se heurte à une lenteur.
« Beaucoup n’en ont pas. L’extrait à la commune et le jugement supplétif à la justice prennent du temps. À la Gare, ceux qui remplissent les fiches d’identification pour les populations refusent de venir ici. Les fiches remplies accusent jusqu’à 4 jours de retard avant d’être ramenées aux ayant-droits », a déploré Issa DOUMBOUYA. Notre interlocuteur rajoute qu’aucun franc n’est payé par les citoyens à leur niveau.
Selon le président de la CARLES du quartier Gare, 10 jours sont accordés à chaque secteur depuis le début de l’opération. En moins, 150 personnes sont recensées chaque jour. Toute fois, il reste convaincu que les 45 jours dédiés au processus s’avèrent peu face aux difficultés d’obtention des documents par les citoyens. «D’abord on a commencé le 20 avril au lieu du 15 avril. C’est-à-dire avec 5 jours de retard. Si c’est possible, on devrait aller jusqu’au-delà de 60 jours d’enrôlement », propose Alpha CAMARA.
À Sambaya, l’un des plus grands quartiers de la commune urbaine de Kindia, huit machines ont été attribuées aux équipes de recenseurs. À en croire le président de la CARLES dudit quartier, le problème majeur demeure le non paiement des primes des agents recenseurs. À cela s’ajoute la lenteur de l’administration judiciaire et communale dans la délivrance des extraits de naissance et jugement supplétif aux citoyens. Interrogé sur la question, le chef de quartier de Sambaya indique insuffisant l’unique lot de jugements supplétifs transcrits octroyés à sa localité. « Nous étions obligés de faire des copies conformes et recruter des personnes qui les remplissent pour les citoyens », a souligné Ibrahima Femba SOUMAH.
Contacté par notre équipe, le Directeur préfectoral en charge des affaires administratives et électorales de Kindia informe que les difficultés constatées sur le terrain ont été déjà remontées à Conakry. À en croire Alseny SAVANÉ, un technicien est déjà en route pour y remédier.
Aboubacar Wayé TOURÉ depuis Kindia pour maguineeinfos.org