Le chef jihadiste égyptien Hicham el-Achmawy, un ancien officier des forces spéciales ayant pris les armes contre les autorités, a été exécuté mercredi, a annoncé le porte-parole de l’armée sur sa page Facebook.

Arrêté en Libye en octobre 2018, Achmawy avait été extradé vers l’Egypte en mai 2019, puis condamné à mort en novembre dernier par un tribunal militaire, pour son implication dans une quinzaine de crimes dont une attaque contre un check-point à la frontière avec la Libye en 2014, au cours duquel 22 soldats avaient péri.

“L’exécution par pendaison a été conduite sur la base de la décision du tribunal militaire… et après avoir épuisé toutes les procédures judiciaires”, a écrit le porte-parole, le colonel Tamer al-Rifai.

En effet, l’ancien chef jihadiste né en 1978 ou 1979 a été exécuté deux jours après avoir été condamné une seconde fois à mort par un tribunal civil, en même temps que 36 autres accusés.

Ces condamnations à mort de masse avaient été dénoncées lundi par l’organisation de défense des droits humains Amnesty International qui a qualifié le procès d’“inéquitable”.

Dans ce dernier dossier, Achmawy était accusé de 54 crimes dont tentative d’assassinat en 2013 contre Mohamed Ibrahim, le ministre de l’Intérieur d’alors, le meurtre de policiers, et plusieurs attaques contre des installations de sécurité.

Accusé d’avoir joué un rôle important dans les réseaux jihadistes transfrontaliers d’Afrique du Nord, Achmawy, qui avait quitté l’armée égyptienne en 2012, a longtemps été l’un des hommes les plus recherchés du pays.

Le tribunal militaire l’avait également déclaré coupable d’avoir dirigé le groupe jihadiste Ansar beit al-Maqdes, dans la péninsule du Sinaï, dans l’est du pays, où sévit une insurrection qui s’est intensifiée après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

Achmawy aurait quitté le Sinaï pour la Libye en 2013, avant qu’Ansar Beit al-Maqdes ne fasse allégeance en novembre 2014 au groupe jihadiste Etat islamique (EI), restant proche de l’organisation jihadiste rivale, Al-Qaïda.

L’Egypte combat une insurrection jihadiste dans le nord du Sinaï, qui s’est développée après la destitution de Mohamed Morsi.

En février 2018, l’armée et la police avaient lancé une vaste offensive anti-jihadiste visant principalement l’insurrection du nord du Sinaï.

AFP