Elle vise déjà haut, cette « petite desoiselle d’une vingtaine d’années. Orpheline de père depuis à bas-âge ( 16 ans), Marie n’a pas connue une enfance chaleureuse comme les autres enfants. Née dans la savane guinéenne et élevée par les hommes de Dieu à l’église pour faute de moyen, la fondatrice et présidente du Club des Jeunes Filles Unies pour le Developpement de kankan (JEFUD), raconte toute de suite son passé douleureux avec un ton triste.
« J’ai passé mon enfance à l’église avec une communauté ivoirienne venue pour la première fois en Guinée, puisque j’avais perdu mon père quand je faisais la troisième années et les moyens n’étaient pas là. Donc la dame a décidé de m’adopter parce qu’elle n’avait pas d’enfant et me suivre jusqu’à l’examen d’entrée en septième années. Voilà un peu…».
Marie, vivait néanmoins avec sa maman, mais tout était assurés par les religieux ivoiriens qui faisaient de leur mieux en terme d’encadrement et financement de la scolarité de cette petite, ce qui lui permis de grandir avec une intelligence remarquable. Une vie qui a d’ailleurs prévalu une place préoccupante dans la tête des personnes de bonne volonté qui l’ont integrée dans les écoles compétitives de la place à l’époque.
« J’ai fait mon école primaire au groupe scolaire Arc-en-ciel de kankan, tout prêt de la briqueterie et cela jusqu’à 5e année, puisque je n’ai pas fait la 6e année. Le collège au lycée régional Almamy Samory Touré. Et le lycée au groupe scolaire Mariama Camara château brillant. Et également, l’Université à kankan où j’ai fait les sciences économiques, département gestion des entreprises et de l’administration, concentration, petites et moyennes entreprises ».
Après ses études, Marie n’a pas eu de difficulté pour s’intégrer dans la vie professinonnelle. De par sa capacité intellectuelle et son dynamisme, elle travailla même pour la radio Nabaya FM de Kankan comme journaliste présentatrice des grandes éditions. Aujourd’hui, activiste et entrepreneuse ,elle nourrit de très grandes ambitions.
« Mon objectif est de créer un centre d’autonomisation de femmes. Cibler les écoles pour récompenser les jeunes filles premières de leur classe», a-t-elle projeté.
Cette jeune fille aspire de nos jours à un grand rêve, celui d’être une femme autonome. C’est pourquoi dit-elle, son combat pour la cause féminine quelle a entrepris depuis un certains temps n’a pas de limite. Mais, vivant dans une société traditionaliste où les femmes sont mises au second plan, cette demoiselle à du mal à exercer son activité dans la cité Kankanaise. À cela s’ajoute aussi le manque des moyens qui puissent lui permettre de financer ses activités.
« L’idée de la défense des droits de femmes à commencé depuis que je faisais l’école primaire (5e année). Je n’aimais pas qu’on minimise les femmes, ou entendre dire que la femme ne peux pas faire ceci ou cela. Et, on avait une structure à l’église qui nous a beaucoup aidée puisqu’on était coachée par un prêtre qui nous disait souvent, « il ne faut pas vous laisser faire par les garçons car vous vous pouvez faire mieux qu’eux ». C’est comme ça tout serait parti», a rappelé Yaradouno.
Kankan représente une autre facette de la Guinée qui est très hostile à la sensibilisation. Pour y parvenir, bon nombre de stratégies sont utilisées par Marie Sia et compagnie.
« Pour les sensibiliser sur les violences basées sur le genre, nous sommes obligés de fois de passer concession par concession pour faire semblant de leur rendre visite. Dans nos causeries, nous essayons de leur orienter sur l’avenir de leurs filles, puisque la femme est trop marginalisée. Ce n’est pas facile ici, surtout avec le manque de moyen qui se pose souvent et les réalités de la contrée».
Abordant la question relative à la date du 8 mars, une journée internationale consacrée à la célébration des droits des femmes, Marie n’a pas réfléchi deux fois pour donner son avis par rapport à ce qu’elle retient de cette journée.
« C’est une journée qui nous inspire d’un grand jour, parce que quand nous prenons déjà l’historique, il y’a de ce la 25 depuis la proclamation de cette date. Qu’est-ce que je veux dire par là, c’est que s’il y a eu des femmes qui se sont battues pour avoir cette journée, ça veut dire que tous ce qu’on entreprendra, il y a des personnes pour nous accompagner et c’est jure que nous pourrons le faire. A moins qu’on refuse ».
Aux jeunes et femmes désespérées, Marie laisse clairement entendre ce qui suit, afin de leur donner espoir: « je leur dirais d’être courageuse et sereine car rien n’est facile dans cette vie. Si tu as opté pour les études que tu le fasse bien. Si c’est pour un métier la même chose(…), et que personne n’accepte de se marier sans avoir un métier », leur a-t-elle demandé.
Durant ce mois de 08 mars dédié aux jeunes et femmes, cette fille, partant de ses structures, a déjà planifié plusieurs activités allant dans le cadre de la sensibilisation à travers les débats des panelistes sur les thèmes comme: le mariage précoce, l’égalité entre hommes et femmes et tant d’autres.
Sâa Robert Koundouno pour la maguinéeinfos.com