Je crois que l’erreur de l’opposition, à mon avis, a été de boycotter les législatives et si elle y avait participé, ça l’aurait donné plus de légitimité d’exiger que le processus soit plus transparent sous menace d’appeler ses militants à ne pas se rendre aux urnes le jour du vote; espérer faire ça quand on est même pas dans le processus est une perte de temps.
Quant aux luttes contre le fameux projet de changer la constitution, elle a oublié la dimension ethnique qui entourait ce débat depuis au début et notre fameux professeur a su naturellement en profiter.
Le fait que notre fameux professeur ait accepté de suspendre le processus électoral pour donner la chance à la communauté internationale d’examiner le fichier et s’engageait à respecter ses recommandations, mettrait fin aux inquiétudes de celle-ci et puisse que ses inquiétudes n’étaient que sur le fichier, elle ne peut plus pousser notre fameux professeur à intégrer certains partis politiques dans le processus puisque leurs intégrations n’en étaient guère parmi les réserves soulevées par ladite communauté.
Je crois qu’il était plus facile d’empêcher quelqu’un d’annoncer le projet de la réforme constitutionnelle que lorsque celle-ci est déjà annoncée; plus facile de l’enterrer avant la fixation de la date du référendum que quand le celui-ci est déjà programmé.
La stratégie de l’opposition de boycotter ces élections et mettre fin au projet de la nouvelle constitution n’aurait pu marcher que lorsqu’elle aurait réussi à mobiliser plus de la majorité de Guinéens qui auraient pu pousser notre fameux professeur à suspendre son intention unilatérale de changer la constitution ou d’avoir eu son départ; encore une fois, elle a trop misé sur les Guinéens et a ignoré la dimension ethnique qui caractérise la politique guinéenne.
A moins qu’on ait assisté à l’intervention d’une force majeure (un miracle), notre fameux professeur risque d’avoir sa constitution issue d’un référendum et ses députés issus des législatives; qu’ils soient transparents ou pas ne lui empêcherait pas dormir. La communauté internationale serait malheureusement obligée de les valider.
Par Ibrahima Kandja Doukouré, New York