Le double scrutin controversé s’est d’une manière ou d’une autre déroulé le dimanche dernier en Guinée après plusieurs reports. Avant, pendant et après ce vote législatif et référendaire, les violences sont émaillées un peu partout, mais surtout dans les lieux réputés comme étant les fiefs de l’opposition guinéenne.

Alhassane Diallo, époux de la victime

À l’image de ces endroits aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays, le quartier Cimenterie, une localité de la préfecture de Dubréka, n’a pas été épargnée de ces violences qui se sont soldées par les pillages d’édifices publics et privés, des blessés et morts d’hommes, notamment la tuerie par balle de dame Issa Yéro Diallo, une maman de 3 enfants.
« J’étais au village et c’est ma petite fille du nom de Bintou qui a pris le téléphone et m’a appelé aux environs de 14 heures en m’annonçant qu’on a tiré sur sa maman par balle. Qu’elle saignait et qu’elle était morte par la suite. Les informations reçues aussi dans le quartier, ont indiqué qu’elle a belle et bien été tirée par balle», a témoigné Alhassane Diallo, époux de la victime.

Quant aux circonstances, le père de famille de trois enfants dont un décédé, a indiqué que l’apparition brusque des pickups des agents de sécurité dans le quartier, a fait fuire les enfants qui se sont dirigés vers le marché. Dans cette panique, dame Yéro s’est soudainement levée pour la recherche de ses enfants.
« Lorsqu’elle a fini de préparer, les pickups sont venus de gauche à droite et encerclé le quartier. Dès qu’ils ont commencé à tirer à l’air, il y a eu la panique. Soudainement, les enfants se sont dispersés et c’est là que mon épouse est allée à leur recherche au niveaus du marché. Une fois là, des tirs ne se faisaient que par les forces du maintien d’ordre et tout le monde tentait de fuire. Tout comme les autres, mon épouse a aussi pris la fuite mais malheureusement, c’est dans cette course qu’elle a reçu une balle réelle et la mort s’en est suivie», fait-il savoir à la presse.

N’ayant plus de choix, l’epoux s’en remet à la volonté divine car dit-il, tout ce qui arrive à l’homme provient de Dieu. Par ailleurs, il n’a néanmoins pas manqué de lancer un appel aux autorités, aux forces de l’ordre afin de tout faire pour que lumière soit faite dans ce dossier.
« On a trop tué dans ce pays et je veux vraiment que cela s’arrête parce que je peux pardonner mais jamais oublier. C’est pourquoi je compte sur l’indépendance de la justice guinéenne dans cette affaire. Je ne voudrais pas que les gens aient des mains noirs derrière pour empêcher que la vérité jaillisse. Et si c’est le cas, je crois que même si la justice aura l’intention de bouger, il faudra attendre des années pour cela», a regretté l’époux de la victime.

Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com