CONAKRY- Se frayer un chemin surtout dans la soirée est devenu un parcours de combattant pour conducteurs et piétons. La raison, l’occupation anarchique de la voirie par les marchands. Ces vendeurs de tout genre, longent cette partie jusqu’à quelques microns des rails situés juste à la descente de Sangoyah. Sans doute, l’Etat et l’administrateur général du marché, sont pointés du doigt par les agents de la police routière.

Il est exactement 17 heures ce samedi 29 décembre 2018. Nous voilà ralliés la Cité Enco5, l’un des carrefours les plus animés de la capitale. Là, cette voirie qui mène vers le carrefour Sangoyah, est complètement divisée en deux parties égales par les marchands.

Juste arrêté à la rentrée de la cour du poste de police de cette contrée, nous nous sommes adressés à ce jeune policier d’une trentaine d’années.

« Dirigez-vous vous vers ce monsieur qui est juste à la véranda. C’est lui le commandant et il est mieux placé pour vous parler », rétorque l’agent.

De la véranda, le commandant nous conduit au bureau du commissaire. Loin d’une aubaine, la rencontre aussi avec le commissaire n’a fait qu’empirer les choses car, le défaut s’il faut le dire, a été le fait que nous nous sommes présentés en tant que journalistes. A son tour, sans se présenter, ce responsable de police coupe court :

« Là, je suis vraiment désolé car cette responsabilité ne relève pas en premier ressort de moi. Ce que vous allez faire, c’est de vous rendre à Coléah pour poser  ce cas au Directeur nationale de la police routière. De ce qu’il vous dira, accompagné d’un écrit, je pourrai personnellement me prononcer dessus

Le Carrefour Enco5 en allant vers Sangoyah

Pendant ce temps, un embouteillage indescriptible se dessine sur le tronçon Cité- Sangoyah. Les marchands eux, profitent pour paisiblement mieux vaquer à leurs affaires. Ensuite, les collisions, les bousculades, ne se font pas rares à cet endroit à ces heures de crépuscules.

Vu  l’étroitesse de cette bretelle, les usagers se piétinent çà et là. Si d’autres carrefours et rond-point connaissent des bouchons à ces pareilles heures, la  tendance se renverse au niveau de la Cité Enco5.

Yamoussa Condé, est le coordinateur des carrefours Cité, Lambagny en passant par Sonfonia jusqu’à la Cimentérie. En pleine activité de 18 heures, nous nous sommes intéressés à lui. Du coup, il n’a pas tardé à nous faire  savoir que plusieurs démarches ont été menées par son service allant dans le sens du déguerpissement de ces occupants de cette partie, mais en vain.

Le Carrefour Enco5

« On a mainte fois déposé les demandes auprès de l’Etat mais on a jamais eu une suite favorable. Sinon, nous sommes prêts à faire quitter ces gens-là ici même aujourd’hui », explique ce responsable avant de poursuivre : « en plus,  nous ne voyons aucune volonté de la part de l’Etat derrière tout ça. Et dommage, l’administrateur général du marché en est aussi  la source de ce problème. Car, il peut (l’administrateur)  parfois récupérer 30 à 50 milles francs guinéens à chaque marchand. Voilà aussi un autre aspect favorisant cette occupation de cette rue», dénonce-t-il.

Cette situation qui continue d’être négligée par les autorités, ne reste pourtant pas sans conséquences : « tous les jours, si tu n’entends pas qu’il m’a monté dessus, piétiné ou autre, tu entendras forcément dire un vendeur ou une vendeuse que ce conducteur m’a bousculé. Mais, c’est  lorsque ça va dégénérer ici que l’Etat prendra ses précautions. Et là, avec cette allure, c’est sûre qu’on en arrivera à ce stade un jour», prédit Yamoussa Condé.

En attendant la réaction de l’Etat face à cette occupation anarchique de cet endroit, le risque des accidents reste élevé sur ce tronçon, et l’administrateur du marché lui, continue à réclamer ses petits montants à ces marchands.

Pour maguineeinfos.com;

Sâa Robert Koundouno