Depuis plusieurs semaines le Coronavirus prend une allure inquiétante en Guinée. Ce qui a amené les autorités à prendre des mesures d’urgences sanitaires pour faire face à la maladie. Parmi ces mesures, on peut noter la mise en place d’un conseil scientifique. Ce conseil né d’un décret présidentiel est chargé entre autres d’examiner le niveau de la maladie et des mesures additionnelles à entreprendre pour vite éradiquer le virus.
Au cours de deux rencontres tenues les 21 et 27 avril 2020, le Conseil scientifique a examiné les effets de la transmission communautaire de la maladie en Guinée.
A l’issue de ces réunions de travail, le Conseil scientifique constate :
• Une progression rapide du COVID-19 en Guinée qui est désormais de nature
communautaire;
• Un système sanitaire fragile avec des capacités d’accueil et d’hospitalisation limitées et des infrastructures sous équipées;
• Une insuffisance en équipement de protection individuelle (EPI) au niveau des structures sanitaires représentant un risque majeur de contamination hospitalière ;
• Un niveau de dépistage faible, entraînant une longue attente pour rendre les résultats. Cette situation ne permet pas d’identifier tous les cas de COVID-19 à temps et représente
des risques de contamination dans la communauté;
• Des cas de décès de COVID-19 dont l’analyse montre une mortalité vraisemblablement élevée chez les patients suivis principalement à domicile. Il y a lieu de rappeler que le
contexte social de confinement à domicile est un facteur de risque de contamination communautaire, compte tenu de nos habitudes culturelles, des modes d’habitation et de relations de promiscuité ;
• Une insuffisance des services essentiels de base pour les patients hospitalisés qui demeure un facteur de réticence pour l’hospitalisation des malades. Ce qui justifie en partie que la famille et d’autres bénévoles rendent visite, apportent de la nourriture ou restent aux côtés des malades. Cette situation est inquiétante car elle met à risque toute cette frange de la population et entraine des risques élevés de contamination hospitalière
et communautaire ;
• Une non hospitalisation de certains malades (dérogation) représentant un facteur de risque important de propagation de la pandémie et amenant la population à ne pas percevoir l’importance et la nécessité d’être isolé à l’hôpital ; En effet, malgré la déclaration du nombre de patients hospitalisés par le Sitrep, le constat est que tous ne sont
pas admis dans des structures hospitalières;
• Un risque élevé de propagation du virus lié à un commun regroupement des cas suspects et des malades diagnostiqués positifs au COVID-19 ;
• Un faible respect des précautions requises à l’occasion des cérémonies funéraires.
Le constat du conseil scientifique révèle également qu’à date, plus de 3000 personnes ont été testées à travers le pays.
Siradio Kaalan Diallo pour maguineeinfos.com