Le 1er mai est consacré chaque année à la célébration internationale de la fête du travail. Lors de cette journée, les responsables des mouvements syndicaux, mettent l’occasion à profit pour exposer les différents problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés. En Guinée, en Afrique et dans le monde, elle se déroule cette année 2020, sous un grand silence, suite à la pandémie du Covid-19 qui n’a jusqu’à présent pas dit son dernier mot. Néanmoins, ces syndicalistes n’ont pas manqué de demander au gouvernement, d’intensifier la lutte contre cette maladie et le renforcement des mesures barrières.
Interrogé ce vendredi, Sidi Diallo, Secrétaire général du Syndicat de la Presse Privée Guinéenne, a d’abord montré la nécessité pour les médias privés, d’avoir une convention collective. Il a également plaidé pour la représentativité des membres du SPPG à la HAC, mais aussi et surtout, demander à l’Etat d’annuler pour cette année, sa décision qui consisterait à réclamer les redevances aux patrons de presse.
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Maguineeinfos.com : la Guinée, à l’image du monde, célèbre aujourd’hui la journée internationale consacrée à la fête du travail. D’abord qu’est-ce cela vous dit et dans quel contexte elle se déroule dans notre pays ?
Sidi Diallo : Comme vous le savez, le 01 mai donne l’occasion aux travailleurs d’exposer les problèmes auxquels ils sont confrontés. En cette année 2020, elle nous a malheureusement trouvé en Guinée, dans un contexte très difficile, due à cette crise sanitaire. Notre pays est touché par cette maladie et on parle déjà de plus de 1000 cas confirmés. Et parmi les victimes, la presse est lourdement frappée. À date, il faut rappeler qu’il y’ a une vingtaine d’employés des médias qui sont touchés. C’est pourquoi, quelques jours avant cette fête, le Syndicat Privé de la Presse Guinéenne (SPPG), avait entamé des démarches auprès des partenaires pour venir en aide aux journalistes victimes de cette maladie. Et c’est justement dans ce cadre que notre appel a été entendu par ‘’Journalistes sans frontière’’ à travers le représentant résident à Conakry, M. Mouctar Bah, avec qui on a échangé et tombé d’accord pour assistance à l’ensemble des journalistes concernés. Actuellement, on est en train d’envoyer les fiches dans les mails de nos partenaires. Les prochains jours, lorsque les autres vont sortir, on fera la même chose.
Autres facteurs, c’est aussi les démarches engagées auprès de OSIWA-Guinée, toujours dans le cadre de cette assistance, même si nous n’avons pas encore eu de retour mais, il faut dire que le dossier est sur la bonne voie. C’est pourquoi je profite de votre micro, lancer un appel aux autres institutions et personnes de bonne volonté, de venir en aide aux journalistes, car on est très exposé. Et demandé tout même à nos confrères de continuer à observer les mesures barrières, éviter les regroupements de masses et limiter les déplacements. Aujourd’hui on peut traiter tout à la maison à partir de l’internet, de nos téléphone et autres, ce qui pourrait davantage limiter la propagation de cette maladie.Voilà donc quelques actions principales que notre syndicat est en train de mener à l’occasion de cette fête, ceci pour les accompagner.
La fête du 1er mai, c’est aussi une occasion pour les différents mouvements syndicaux, d’exposer les problèmes dont sont confrontés les travailleurs. Vous, côté médias, a quoi peut-être s’attendre en termes de recommandations ?
Quant aux premières recommandations, il faut noter que le syndicat privé de la presse est en train de se battre pour envoyer un représentant au niveau de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Car, tous ceux qui nous représentent là-bas sont des Directeurs des radios et télévisions. Nous voulons le faire à l’image des autres pays comme la France en ayant des journalistes employés aussi là, qui, peuvent occuper certains postes. C’est ça notre préoccupation. Mais malheureusement de nos jours, il faut dire qu’il y a un malentendu entre nous et le ministre en charge des relations entre les institutions. Je veux parler de M. Mohamed Lamine Fofana qui dit selon la loi que le syndicat n’est pas une association. Alors le plaidoyer, même s’ils vont peut-être installer leur équipe, mais qu’on ait un représentant de la presse privée là-bas. C’est pour cette raison d’ailleurs que nous sommes actuellement en négociation au sein du bureau afin de choisir entre deux voies. Soit s’attaquer à la décision du ministre ou prendre la piste du renouvellement de la loi comme il y a déjà une assemblée, ceci pour intégrer le syndicat au cours de cette mandature.
Autres recommandations, c’est enfin le respect de la signature de la convention collective de la presse privée de Guinée. On a fait trois (3) ans en train de discuter avec les patrons et on est arrivé à 80% avant les élections, et la volonté est là. Mais malheureusement, la crise politique suivie du Covid-19, ont retardé la finition de ce document. Sinon avec les patrons, on avait décidé de signer cette convention d’ici la journée internationale de la presse, prévue pour les jours à venir. Alors nous demandons à ce que la convention collective soit signée, ce qui va permettre de réduire beaucoup de problèmes que les journalistes rencontrent sur le terrain. Voilà en gros, le contenu de nos recommandations.
Alors un mot à l’endroit de ces patrons pour davantage améliorer les conditions des employés évoluant dans le secteur médiatique Guinéen ?
Je lance un appel prêchant à tous les patrons qui savent plus d’ailleurs ces conditions de travail sur le terrain. C’est vrai que de nos jours il n’y a pas assez de marchés publicitaire, mais je leur demande de faire beaucoup de sacrifices pour venir en aide de leurs employés, surtout pour faire passer cette période du mois saint de ramadan où les dépenses sont triplées. C’est vrai que ça ne travaille pas comme il se doit, mais que les patrons de médias fassent tout pour accompagner leurs travailleurs.
Je profite avant de finir, demander aussi à l’Etat Guinéen, car, j’ai appris qu’il aurait donné les factures aux patrons, concernant les redevances que les médias payent chaque année. Nous demandons à l’Etat donc, pour cette année à cause de la maladie, d’annuler, afin que cela puisse être son soutien aux entreprises de presse. Ceci permettra certainement aux patrons de presse de pouvoir payer leurs employés durant cette période difficile.
Propos recueillis par Sâa Robert Koundouno