Entendu  Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique, le CESA est  rattaché au département de la défense américaine. À travers ce rapport publié lundi dernier sur leur site,  la crise politique guinéenne a été au centre des préoccupations. Depuis aux États-Unis, précisément à Washington, ce centre a envoyé une alerte au Président Alpha Condé, qui va briguer ou pas un éventuel troisième mandat. Après les rapports des ONG étrangères dont l’International Cris Group, Human Rights Watch, Amnesty International, c’est le CESA qui vient d’estimer à travers ce rapport qu’il a titré : » désamorcer la crise politique en Guinée », que  » l’heure est grave pour notre pays ». 
Le  Président Guinéen a été de nouveau alerté sur ses ambitions de briguer ou pas, un troisième mandat après l’expiration des deux dont il est vers la fin du dernier. Dans ce même rapport, le CESA a indiqué que les manœuvres d’Alpha Condé pour l’adoption d’une nouvelle Constitution, contre l’avis de la population, constituent une manière de contourner les remparts démocratiques à la seule fin de s’assurer un troisième mandat présidentiel.
« En orchestrant l’adoption d’une nouvelle Constitution, Alpha Condé cherche bien évidemment  à consolider son propre pouvoir présidentiel», pouvons-nous lire dans ce rapport.
Faisant fi des manifestations de masse, des mises en garde des responsables de la CEDEAO et des critiques internationales, le président Alpha Condé a imposé selon le rapport,  la tenue d’un référendum constitutionnel en Guinée, le 22 mars 2020.
« Le référendum, ainsi que les élections législatives, ont été boycottés par l’opposition qui les juge illégitimes du fait qu’ils ont été autorisés uniquement par le président de l’Assemblée nationale, un allié de Condé, mais non par le Parlement, comme l’exige la Constitution. Au moins 32 manifestants ont été tués par les forces de police avant la tenue du vote. Arguant du non-respect manifeste des règles électorales et de la validité douteuse des listes électorales, les observateurs électoraux internationaux ont refusé d’y prendre part», a mentionné le rapport.
Autres lignes de ce rapport de plusieurs pages indiquent que le régime Condé a été marqué par un autoritarisme grandissant, qui s’est traduit par le remplacement du responsable de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le limogeage du président de la Cour constitutionnelle et la destitution forcée du Ministre de la justice (hostile à ces changements constitutionnels), mais aussi par la mise sous contrôle des médias et l’arrestation de représentants de l’opposition.
« L’heure est grave pour la Guinée et sa  régression vers un pouvoir de type autoritaire est source d’instabilité politique et de difficultés économiques.
En effet, l’expérience montre que les chefs d’État africains qui sont restés au pouvoir pendant plus de 10 ans ont accumulé les actes de répression et de corruption et généré instabilité financière, sous-développement et conflits dans le pays ».
Le non-respect des règles de cumul des mandats et le recul démocratique en Guinée constituent selon les membres de cette ONG, un défi pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’efforce d’instituer des contrepouvoirs et d’obliger à rendre des comptes comme l’exige toute démocratie. Ces efforts s’attaquent à la tendance antidémocratique récente observée dans les 15 États membres de l’organisation.
« La régression de la Guinée vers un pouvoir de type autoritaire est source d’instabilité politique et de difficultés économiques dans ce pays de 12 millions d’habitants dont les ressources minérales n’ont pas prémuni contre la pauvreté. Les implications pourraient être graves dans les pays voisins qui seront directement affectés par cette instabilité».
De nos jours, a mentionné qu’il  est difficile de rompre avec cet héritage d’un pouvoir présidentiel incontrôlé en Guinée.  C’est pourquoi en orchestrant l’adoption d’une nouvelle Constitution selon eux, qu’Alpha Condé cherche bien évidemment à consolider son propre pouvoir présidentiel. Cependant font-ils savoir, les citoyens du pays quant à eux, aspirent à une gouvernance démocratique où règne la séparation des pouvoirs.
Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com