Décédé le vendredi dernier à Conakry par suite d’une longue maladie à l’âge de 70 ans, l’artiste international Guinéen, dort désormais au cimetière de Kipé, dans la Commune de Ratoma. À l’hôpital d’amitié Sino-Guinée ce mardi, 26 mai 2020, parents, artistes, hautes personnalités, tous s’étaient réunis pour l’unique et seul objectif, témoigner les bienfaits de l’homme et l’accompagner par les prières et bénédictions. 

Né dans une grande famille de griot en 1950,  Mory Kanté, surnommé comme le  » griot électrique », était marié à deux femmes dont 14 enfants. Cet homme de la culture Guinéenne et mondialement connu, fut l’un des premiers musiciens, avec son frère Malien, Salifou Keita, à diffuser la musique mandingue, loin des frontières africaines. Mory Kanté qui a fait la majeure partie de son temps en République du Mali, a également marqué son temps en Côte d’Ivoire.

En 1987, avec la sortie de son album  » Yéké Yéké, l’un des plus grands tubes de l’histoire de la musique africaine, a contribué à la popularisation de Mory Kanté. Ce parcours remarquable de cet homme culturel, a fait l’objet de plusieurs témoignages à l’occasion de la cérémonie d’inhumation.

« Peut-être certains Guinéens ne savaient pas qui était Mory Kanté. Mais aujourd’hui, le monde entier a prouvé qu’il était un artiste talentueux et planétaire. Je ne finirai jamais de dire tout sur lui. Mais ce que je retiens de l’homme, c’est le message qu’il nous a laissé. Il nous a toujours dit de faire mieux que lui et cela m’a beaucoup marqué. C’est pourquoi je profite pour dire à tous nos jeunes artistes que cela doit les servir d’exemple dans leur carrière musicale », a laissé entendre Yaraba Kaba Kanté, frère du défunt.

Balla Kanté, fils du défunt

Larmes aux yeux, Balla Kanté, artiste et l’un des fils de Mory Kanté, ne manque pas de souvenirs de son défunt père. D’un ton morne, le jeune s’est difficilement exprimé à notre micro.

«  Les mots me manquent. Mais de toutes les façons, je retiens de papa, un homme jovial et très rattaché à la tradition. Tous ses enfants qui étaient nés en France, parlaient malinké et kouranko. N’eut été cette pandémie, un monde fou devrait être là aujourd’hui. Mais malgré tout, l’hôpital est rempli du monde. Je profite donc de remercier le Président de la République, Pr Alpha Condé et le ministre Bantama Sow, et toutes les personnes présentes à l’occasion de cette cérémonie. Papa est parti c’est vrai, mais il reste gravé dans nos mémoires et c’est pourquoi nous ferons tout pour relever le défis dans le monde artistique», a indiqué Balla Kanté, fils de Mory Kanté.

Ces moments de tristesses et d’émotions, ont également partagés par des hommes de la culture Guinéenne, notamment les artistes. Pour le reaggueman et homme politique Élie Kamano, Mory Kanté a été une icône et une source d’inspiration, non seulement pour la Guinée, pour l’Afrique mais aussi pour le monde.

« Mory Kante c’était pour moi un baobab. C’était cette personne qui a fait voyager la musique mandingue à travers le monde entier. Cette personne qui a incarné une vraie source d’inspiration. Je ne pense pas si dans les prochaines décennies, que la Guinée ou l’Afrique, puisse avoir un talent comme Mory Kante. Aujourd’hui donc, c’est une grande perte pour la Guinée et le monde. C’est pourquoi notre présence à l’occasion de cette inhumation, est une façon pour nous de témoigner que cet homme a pris la musique Guinéenne, il l’a fait voyager en France, à travers le monde entier. Les gens ont repris ses chansons et cela fait une grande fierté pour nous», a fait savoir Élie Kamano.

Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com