Dimanche, le candidat du parti au pouvoir, Évariste Ndayishimiye, a remporté l’élection présidentielle sans surprise. À 52 ans, Évariste Ndayishimiye accède donc à la magistrature suprême après avoir été pendant quinze ans dans l’ombre du président sortant Pierre Nkurunziza.
Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique en 2006, puis tour à tour chef de cabinet militaire et civil du président, Évariste Ndayishimiye est un pilier du système au pouvoir depuis quinze ans. Ce fervent catholique, originaire de la région de Gitega est un fidèle de Pierre Nkurunziza. À la fin des années 1990, les deux hommes gravissent un à un les échelons de la rébellion qu’Évariste Ndayishimiye avait rejoint après avoir échappé en 1995 à un massacre d’étudiants hutus perpétré par des extrémistes tutsis.
Ce dernier devient l’un des principaux chefs militaires de la rébellion. À ce titre, il participe en 2003 à la signature de l’accord de cessez-le-feu qui met fin à la guerre civile. À partir de là, l’ascension du général Ndayishimiye se fait dans l’ombre de Pierre Nkukunziza. En 2016, il devient secrétaire général du CNDD-FDD et quitte l’armée pour pouvoir prétendre à la magistrature suprême. Le 26 janvier 2020, il est intronisé comme candidat du parti au pouvoir.
Pas le préféré de Nkurunziza
Pierre Nkurunziza préférait pourtant la candidature du président de l’Assemblée nationale Pascal Nyabenda, mais il finit par céder sous la pression d’un petit groupe de généraux qui ne voulaient pas d’un civil à la tête de l’État. La question est maintenant de savoir si Évariste Ndayishimiye parviendra à s’émanciper de ces généraux et de son prédécesseur et à réconcilier un pays en crise depuis cinq ans.
RFI