Au Sénégal, Karim Wade et Khalifa Sall ont été recalés de la course à la présidentielle. Le Conseil constitutionnel a rejeté, ce lundi matin, leurs dossiers de candidatures et en a validé cinq. Ceux de Macky Sall, Idrissa Seck, El Hadj Issa Sall, Ousmane Sonko et Madicke Niang. Karim Wade et Khalifa Sall ont désormais 48 heures pour déposer leurs ultimes recours, la liste définitive des candidats sera publiée par le Conseil constitutionnel au plus tard dimanche prochain.
Les motifs invoqués sont différents, mais ce sont bien les déboires judiciaires de Karim Wade et de Khalifa Sall qui ont bloqué leurs candidatures à l’élection présidentielle. Le Conseil constitutionnel considère que les deux figures de l’opposition ne peuvent plus se prévaloir de leur qualité d’électeur et qu’ils ne peuvent donc, de fait, pas être candidat à la présidentielle.
Procédure en cassation pas bouclée
Pour l’ex-maire de Dakar, la haute instance cite les articles L27 et L31 du Code électoral et estime que sa condamnation en appel à cinq ans de prison pour escroquerie le prive de ses droits civiques. La procédure en cassation n’est pourtant pas bouclée, Khalifa Sall n’est donc pas définitivement condamné. Pour Karim Wade, le Conseil constitutionnel applique l’article L115 du Code électoral qui impose aux candidats à la présidence de présenter, dans leur dossier, leur carte d’électeur. Or, l’inscription sur les listes électorales du fils de l’ex-président a été rejetée l’an dernier, car il a été condamné à une peine supérieure à cinq ans de prison.
Deux jours pour un recours
Khalifa Sall, qui est en prison depuis mars 2017, et Karim Wade, qui est en exil au Qatar, ont toujours affirmé que le pouvoir utilisait la justice pour bloquer leurs candidatures. La majorité a, à chaque fois, répliqué que la justice était indépendante. Les équipes des deux leaders politiques ont désormais deux jours pour déposer un éventuel recours. La liste définitive des candidats à la présidentielle, le premier tour est prévu le 24 février, doit être publié au plus tard ce dimanche par le Conseil constitutionnel.
RFI