Depuis que le président Alpha Condé s’est prononcé sur la prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale guinéenne, les canons de critiques viennent de partout cela tant dans la sphère politique, juridique que dans les groupements sociaux. Cette question de prorogation à laquelle vient de toucher du doigt la cour constitutionnelle, continue à planer le doute sur la fin du mandat du président de la République.
Pour beaucoup d’observateurs, cela pourrait coûter de la quinine à l’opposition guinéenne qui est l’adversaire directe du pouvoir en place. «C’est pas le décret du président de la République qui proroge le mandat des députés. Il faut savoir que la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale avait dans ses dispositions un article qui dit que les députés en fin de mandat, vont siéger jusqu’à la venue d’une nouvelle composition et c’est cette disposition qui proroge le mandat et non le décret du chef de l’Etat.» Rectifie Ousmane Gaoual Diallo au micro de votre site d’information le www.maguineeinfos.com ce mardi 15 janvier 2019.
Aujourd’hui, nombreuses sont des personnes qui pensent que l’opposition républicaine dirigée par Cellou Dalein Diallo se fait encore une nouvelle fois embourber par la politique du président de la République à l’image de cette prorogation du mandat des députés qui pourrait occasionner un glissement. Mais pour l’instant, les membres de l’opposition ne veulent pas aller en profondeur dans cette procédure de prorogation qui pourrait également jouer sur le calendrier électoral. «Juridiquement, le décret d’Alpha Condé est sans fondement. La cour constitutionnelle lui a dit justement qu’il n’avait pas les moyens pour proroger, il n’avait qu’à regarder dans l’article qui l’oblige à garantir la continuité de l’Etat qui est d’ailleurs prise en compte par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. C’est ce que la cour a dit dans son arrêt. Déjà, c’est un dysfonctionnement majeur qui veut dire que le chef de l’Etat n’a pas pu garantir le bon fonctionnement des institutions de notre pays, la commission électorale nationale indépendante n’a pas fonctionné et là ce sont ses obligations donc ça veut dire qu’il y a un manquement dans ses obligations qui auraient dû lui permettre de garantir le bon fonctionnement des institutions démocratiques de la République. C’est maintenant au peuple de Guinée d’empêcher Alpha condé de violer la constitution.» Avertit Le député uninominal de Gaoual
En attendant, il reste à savoir quelles seront les conséquences qui issues de cette prorogation du mandat des députés mais aussi, les leçons à tirer pour l’opposition républicaine qui n’a toujours pas ordonné le retrait de ses députés à l’Assemblée nationale.
Mohamed Bah pour maguineeinfos.com