Témoin des moments de gloire mais aussi de péripéties du football Kindianais, le stade préfectoral Fodé Fissa continue sa descente aux enfers. Construit dans les années 1950, ce temple du cuir rond ne répond aujourd’hui à aucune norme sécuritaire tant pour le public que les footballeurs. A la rentrée du stade, le visiteur est tout d’abord marqué par l’état vieillissant des portes. Des portes plusieurs fois rafistolées et qui tiennent à peine sur des piliers aussi fatigués qu’elles. La clôture du stade dont plusieurs parties avaient cédée continue à monter les signes de faiblesse. Des fissures allant jusqu’à la fondation y sont aujourd’hui visibles. L’air de jeu constitué de terre-battue connaît des creux et l’ensablement sous le poids des fortes pluies des derniers jours. Des grosses pierres enfuient à partie dans la terre y sont visibles. Tenez vous bien, le gardien des lieux depuis 2002 dort aujourd’hui dans la tribune du stade. Son ancien abri de fortune dans l’enceinte du stade est décoiffé à maints endroits. « Quand il pleut, on ne peut plus dormir. On sort pour nous mettre à l’abri jusqu’à la fin des précipitations » Témoigne sa petite-fille d’une dizaine d’années.
Trouver ce vendredi matin à la tribune où sa femme, sa fille et lui passent désormais la nuit, l’homme garde espoir mais lance un appel. « Beaucoup de talents aujourd’hui à Conakry voire même à l’extérieur ont commencé dans ce stade dont l’état actuel n’honore personne (…) je suis ici depuis 2002. Au temps de feu Ibrahima Fidel (Directeur préfectoral de la jeunesse Kindia) on nous payait. Mais depuis, on ne reçoit rien. Malgré cela, on ne baisse pas les bras car, c’est nos enfants qui pratiquent ce stade. J’invite les autorités à tous les niveaux, mécènes et personnes de bonne volonté à penser à la reconstruction de ce stade ça y va de l’image de Kindia qui reste la capitale de la région » dit celui que tous appellent affectueusement Morlime.
Pour sa part, Salifou SYLLA membre de la ligue régionale de football dit mal comprendre la non-inscription du stade préfectoral Fodé Fissa dans les chantiers de la fête tournante de l’indépendance qu’abrite la région. Il souligne par ailleurs que les recettes engrangées lors des matchs du championnat ne peuvent en aucun cas rénover le stade.
Dans l’attente des premiers travaux de réparation du toit de son abri, Morlime continue à passer la nuit à la belle étoile avec pour seul compagnon, son coran abimé par la pluie.
Aboubacar Wayé Touré depuis Kindia pour maguineeinfos.com