Dans l’émission « débat africain » sur RFI ce dimanche 28 juin 2020, l’ancien garde des sceaux s’est dit choqué après avoir constaté un changement de certains textes ce, après avoir révélé plusieurs problèmes dans la constitution promulguée le 14 avril dernier qui souffre toujours de légitimité aux yeux des connaisseurs de Droit.
Après l’adoption d’une nouvelle constitution, des spécialistes ont décelé une avalanche d’incohérences entre le texte soumis au vote du 22 mars et celui promulgué le 14 avril. Sur la question, l’ancien ministre de la justice n’est pas passé par deux chemins pour mettre à nue l’ambiguïté autour de la nouvelle loi.
《Le premier texte n’est pas conforme au deuxième. Il ya une vingtaine d’articles modifiés ou falsifiés. Les candidatures individuelles à la présidentielle ont disparu. Ensuite, on a remarqué l’introduction des parrainages pour les élections. Et le troisième exemple qui m’interpelle en tant que juriste et ancien ministre de la justice, concerne la justice》, a-til révélé. Mais aussi, 《 Par exemple l’article 13 du projet approuvé par le référendum ennonce de façon claire le principe d’indépendance et d’impartialité des cours et tribunaux. Et curieusement dans l’article 13 du texte promulgué, cela est supprimé. C’est à dire que l’indépendance et l’impartialité des tribunaux sont supprimées. Ça reste uniquement les compétences des tribunaux》, a poursuivi le juriste. Une chose qui hante à plus d’un titre le ministre démissionnaire. Il souhaite donc que les responsables de cette falsification soient identifiés afin qu’ils répondent devant la justice.
《Cela est très grave. On est dans une République. Il faut donc trouver le ou les auteurs de cette falsification pour qu’ils puissent répondre. Moi j’ai été profondément choqué par ces modifications. Ce qui est plus grave, c’est que le texte promulgué même a beaucoup de problèmes. Plusieurs articles pourraient créer des conflits dans le pays plus tard》, a conclu Me Cheick Sako.
De l’autre côté, les défenseurs de la même constitution soutiennent que toute appréciation ou incohérence dans ce texte doit être évoquée par la cour constitutionnelle qui s’est déjà lavée les mains de cette affaire de falsification croyant avoir fini de faire son travail.
Siradio Kaalan Diallo pour maguineeinfos.com