Ils sont aveuglés par le pouvoir, le gain facile et les privilèges d’une présidence en fin de mandat. Eux, qui avaient du mal à encaisser les trois (3)coups journaliers, mangent aujourd’hui et chient à volonté, dans des belles villas et roulent dans des belles bagnoles. Se tapent les plus belles meufs du bled. C’est la fête au village. Que les jaloux et autres mécontents se mordent les doigts, ce n’est pas leur problème. Tant qu’ils côtoient le luxe et s’affichent avec leurs idoles, le pays va bien pour eux. Gare à celui qui ose les critiquer.

Eux, croient être les plus intelligents, les plus bénis de la République. Ceux qui tirent le diable par la queue et qui vivent de la sueur de leurs fronts sont les maudits. Ceux qui prennent le risque d’exposer leurs vies pour demander le respect des principes  démocratiques sont cons. Ils ont même oublié que la faim et une fin à tout existent. Leur arrogance et leur mépris pour les autres ont atteint un niveau de non-retour. Personne n’est épargné par leur insolence à part ceux qui les nourrissent et les entretiennent, pour qu’ils insultent et s’attaquent à ceux qui s’opposent au régime. Celui qui lève le petit doigt sera leur prochaine victime et sera châtié en public. Ils font croire au chef que tout va bien et qu’il est sur le bon chemin. Comme le disait l’autre, « le pouvoir rend fou ». Ils sont devenus fous. Un proverbe grec dit  » ne donne point l’épée au fou, ni le pouvoir à l’injuste ».

Ils sont devenus presqu’intouchables. Se sentant forts d’une protection humaine, ils pensent que rien ne leur arrivera, oubliant même la puissance du maître des terres et des cieux. Ils ont peut-être aussi oublié que l’Afrique a connu des dictateurs comme Khaddafi et Blaise Compaoré et récemment le cas du Soudanais EL Béchir qui est un « cas d’école ». Que le monde a connu Adolf Hitler, Saddam Hussein et Ossama Ben Laden. Où sont-ils aujourd’hui ? Comment sont-ils partis? Le temps nous enseigne que les hommes passent les uns après les autres, mais le pays et l’histoire restent.

À leurs yeux, n’est correcte que ce qui les arrange. Ils sont prêts à tout pour protéger leurs intérêts. L’illicite les drague chaque jour, malheureusement, ils sont aveuglés par la folie du pouvoir, ils sont charmés. Au lieu d’avoir comme ennemis, la corruption, l’ethnocentrisme, la pauvreté et autres fléaux, c’est désormais leurs anciens amis et collaborateurs qui sont leur principale cible, contre qui, ils se retournent. Aucun d’entre eux ne voit l’insécurité et l’injustice dont les autres parlent. Quand les uns pleurent leurs morts et les autres dénoncent l’injustice, eux, ils rient et condamnent les victimes.

Qu’ils continuent de masturber l’esprit du peuple ; le plaisir atteindra son sommet et après l’orgasme, ce bref temps de plaisir, chacun se réveillera et sera dégoûté. Ce sera trop tard pour eux. Ils vont mordre la poussière !

Depuis 2010, plusieurs jeunes guinéens sont tombés lors de manifestations politiques. Des femmes ont connu l’humiliation. Trop de crime, peu de justice. La Guinée, est-elle en train de subir une punition divine pour toutes ces souffrances et ce sang d’innocents versé sur son sol ? Ce qui est sûr, nos ancêtres ne sont pas contents de nous. Ils ont combattu pour qu’on vive libre, heureux ensemble dans ce même territoire. Hélas !

Heureusement, on a tous encore le temps de bien faire les choses. Que justice soit rendue. Que les violences cessent.

La Guinée est composée de 4 régions naturelles et n’a jamais été divisée entre Peuls, malinké, forestiers et soussous. Faut-il le rappeler que tous les Guinéens se valent ? Que nous sommes tous égaux en droit et en devoir ? Est-il nécessaire de rappeler que rien n’est éternel ? La situation sociopolitique actuelle de la Guinée mérite une réflexion, car il y a eu trop de violences, trop de manifestations. Mais pour quel résultat ?

Pourquoi depuis 1958 les régimes changent, mais le changement tarde à se concrétiser pour le bas peuple ? De feu Sékou Touré à Alpha Condé, en passant par le feu Général Lassana  Conté, chacun a gouverné à sa manière et chacun a laissé des frustrés, des victimes sans pour autant répondre aux attentes du peuple Comme soutiennent certains observateurs témoins de l’histoire de la Guinée. L’autosuffisance alimentaire, l’eau, l’électricité restent des défis à relever encore, après 62 ans d’indépendance.

On dit que « L’excès du pouvoir porte souvent à désirer l’impossible », c’est vrai. Sinon comment peut-on demander une continuité dans cette misère ? Le pouvoir rend fou hein ! Sous d’autres cieux, des peuples ont connu le pire. Ils sont restés résignés et ont accepté de subir tout, mais tout a pris fin au moment venu.  Ceux qui mènent le combat aujourd’hui se demandent parfois si leur stratégie est la bonne. Le doute prend place parfois certes, mais on sent que l’envie de changement prend le dessus.

La Guinée, ce beau pays ne mérite pas cette situation dans laquelle elle est plongée. Que chacun fasse ce qu’il peut pour éviter à la Guinée de verser le sang de ses dignes fils. J’en appelle à la responsabilité de chacun et de tous ; religieux, politiciens, acteurs de la société civile, artistes et autres leaders d’opinion. Que ceux qui sont aux affaires aujourd’hui sachent qu’ils peuvent se retrouver demain à la place de ceux qui sont victimes d’injustice aujourd’hui. L’arrogance, le mépris, l’injustice et l’insécurité ne font que creuser le faussé entre gouvernants et gouvernés.

Faisons vite avant que d’autres ne soient atteints par cette folie du pouvoir.

Par  Alghassimou Yali Bah, journaliste