Considérée comme l’une des terres les plus propices à la culture de l’ananas en Guinée, la préfecture de Kindia est loin voire clair les moissons habituelles dans le secteur. Cette année, la culture de l’ananas reste fortement impactée par les conséquences du coronavirus. Des pertes énormes sont enregistrées chez les planteurs de Kindia. Les pertes moyennes par planteur de Kindia est de 24 million 212 mille 772 francs guinéens.
Interrogé le mardi 11 août par notre correspondant basé à kindia, Moussa CAMARA n’a pas caché son inquiétude face à une crise qu’il qualifie de sans précédent. L’homme est tout d’abord revenu sur la chaîne de production et de commercialisation bouleversée par la pandémie. « Les marchés les plus importants pour nous, qui ont l’habitude d’acheter beaucoup nos produits, sont ceux de la sous-région : le Sénégal, le Mali , la Sierra-Leone… Au début de la crise, nous avons perdu environs 120 tonnes d’ananas au Sénégal. Les chauffeurs y étaient peu avant que l’état d’urgence ne soit décrété et les frontières fermées. Ils ont donc été bloqués là-bas. On ne pouvait ni y vendre, ni retourner en Guinée. Depuis mars, c’est seulement au mois de juillet qu’ils ont pu retourner ici » , déclare le président de la fédération des planteurs de Kindia.
Sur les marchés locaux notamment ceux de la capitale Conakry, l’espoir a été mince. Les barrages installés Sur le long de la route et l’état piteux des pistes ont aggravé le calvaire des conducteurs mais surtout le coup du transport . « Les chauffeurs ont augmenté les frais de transport de manière démesurée. Les véhicules qu’on empruntait et qui pouvaient prendre jusqu’à 2 tonnes étaient entre 800 et 900 mille francs guinéens pour rallier Conakry. Mais à cause de cette crise sanitaire, ce prix a doublé allant jusqu’à 2 millions. Le prix des fruits quant à lui a baissé. Le kilogramme qui était vendu à 4 mille francs guinéens est aujourd’hui vendu à 1 500 » , poursuit-il.
A en croire Moussa CAMARA, dans la zone de production de deux bassins, c’est à dire Kindia et Mafereyah, 202 acteurs dont 11 femmes considérablement impactés ont été recensés répertoriés.
En termes de fonds, les pertes moyennes par planteur de Kindia est de 24 million 212 mille 772 francs guinéens. A Mafereyah, les pertes par planteur s’élèvent à 4 million de francs guinéens. Une différence que le président des planteurs du secteur explique par le fait que Mafereyah n’a pas enregistré de pertes aux premiers mois de la crise sanitaire.
Pour beaucoup d’observateurs et partenaires du secteur agro-alimentaire, ces chiffres sont loin d’être exhaustifs car, ne prenant pas en compte des entrepreneurs privés.
Face à ces pertes financières, le président des planteurs d’ananas de Kindia interpelle les autorités. « L’Etat avec ses partenaires doit aider les planteurs a avoir des unités de production et de conservation. Ce, pour le bien de tous les planteurs de Kindia ».
A noter que l’aide annoncée dans le plan de riposte du gouvernement au secteur agricole se fait attendre pour ces nombreux planteurs d’ananas de Kindia.
Aboubacar Wayé Touré depuis Kindia pour maguineeinfos.com