Somme toute faite de nos ambitions personnelles, demeurées d’un goût de triomphe et de gloires égoïstes au péril du ‘’ Nous” et de la ‘’ Nation”, le guinéen face à l’enjeu du moment et à la dispute des intérêts de groupuscules, comme par devoir sacré et responsabilité historique doit agir en faveur de l’histoire et de la postérité.
Au nom de la démocratie avec la caresse d’un lendemain meilleur, combien de guinéens sont-ils tombés et combien parmi eux ont été rétablis ou réhabilités par la justice et ou, ont bénéficié d’une reconnaissance à titre posthume ? De 1958 à nos jours, nombreuses sont ces familles qui ont été endeuillées, déchirées et blessées qui attendent de l’État, au nom duquel et pour lequel les leurs ont été décimés, le moindre acte allant dans le sens d’essuyer des larmes, porter des deuils pour enfin se sentir à part entière dans la grande communauté nationale tant rêvée. Hélas !
Comme par amnésie et du fait d’une anesthésie ethnique et haineuse, le guinéen continue très malheureusement, 60 ans après, refuse de tirer les leçons de ses propres turpitudes. Un peuple qui avance en âge mais qui ne gagne rien en maturité.
Les démons d’hier, bourreaux du peuple conditionnés par le prestige du pouvoir et dominés par le triomphe du ‘’ moi” sont aujourd’hui, comme par magie et grande sorcellerie dont ils sont les seuls détenteurs du secret deviennent des anges, des victimes mais surtout des objecteurs de conscience.
Et les victimes d’hier, avec le temps et la réalité du pouvoir ne sont autres que des imposteurs et des filous qui ont abusé du peuple et de son immaturité légendaire. C’est une haute trahison. Le peuple rationnel dénué de toute coloration partisane qui se comptait au bout du doigt a inoculé la haine de l’autre et la détestation profonde de son prochain jusqu’à perdre son devoir patriotique et sa responsabilité morale pour ne pas parler de son devoir sacré.
Le peuple insatisfait et ingrat sans mémoire, sans regard sur le futur sera toujours considéré aussi longtemps que va durer son inconscience et son inconséquence, de mouton de panurge ou de canard sauvage. Et il servira malheureusement, de cobaye comme un troupeau de moutons.
A qui la faute, au peuple ou aux dirigeants ?
Le sentiment qui se dégage aujourd’hui est que chacun est victime de l’autre. Chacun plonge dans une autojustification abusive.
Si on avait appris à condamner avec véhémence hier les fautifs et complices sans aucun jugement ethnique ou communautariste, le pays n’allait pas connaître ce que nous traversons et condamnons avec hypocrisie et lâcheté aujourd’hui. Nous sommes plutôt un peuple complice.
Aucune excuse n’est possible pour ceux qui ont contribué dans la forfaiture. Ne dit-on pas que chacun payera pour ce qu’il a fait ?
L’histoire n’est jamais figée, c’est cette roue qui tourne.
Que chacun paye pour ses forfaitures. L’inaction du peuple face au débat politique est à mes yeux une sanction et un manque de confiance vis-à-vis des pirouettes de l’histoire qui n’inspirent pas confiance.
A quoi sert bon de déshabiller Paul pour habiller Pierre, si les deux affichent la même caractéristique : blanc bonnet et bonnet blanc ? Le devoir de mémoire est un devoir sacré pour la postérité.
L’histoire rattrapera, que ceux qui jouent à la trahison se souviennent, le verdict du futur est sans réserve.
A bon entendeur, salut !
Habib Marouane Camara, Journaliste-Chroniqueur.