Le quatrième coup d’Etat dans la République sœur vient saper les efforts de démocratisation de ce pays qui ne parvient toujours pas à matérialiser l’ancrage du système démocratique. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute que les coups de force renforcent les bases de l’état autocratique , ouvrent une large issue sur la corruption , les détournements de deniers publics , l’enrichissement illicite , bref ils provoquent un recul tant sur le plan politique que sur le plan économique.
Pourtant , si nombreux dénoncent ce coup de force au regard des conséquences désastreuses pour la stabilité politique et économique dans la longue durée , il existe paradoxalement une catégorie de personnes qui , s’arrogeant l’épithète de “démocrates “ font l’apologie de ce coup de force évoquant comme argument fallacieux la “ volonté populaire “. Cette prise de position inconstante et en déphasage avec les principes de base de la démocratie est la preuve concrète que nombreuses personnes sont “ démocrates “ qu’au gré de leurs intérêts personnels .
Ceci dit , même s’il est vrai que le peuple demeure le référentiel dans un système démocratique, il est impératif qu’il s’investisse dans le respect strict des institutions républicaines et contribue à l’ancrage de l’Etat de droit . L’historicité politique de la République sœur reflète un dysfonctionnement lequel est imputable à une culture politique basée sur la force au lieu du droit . Il va donc falloir que la société malienne se réinvente en faisant un diagnostic de ce problème qui compromet sa stabilité sociale et son développement économique , tout en menaçant l’intégrité territoriale avec la présence djihadiste.
En somme , il est important que les organisations africaines telles que l’UA (l’Union Africaine) , la CEDEAO ( communauté économique de l’Afrique de l’Ouest ) … revoient les modes d’appropriation de la démocratie en tant que système de gouvernance en vue de l’adapter aux réalités socio culturelles du continent africain.
Souleymane Barry, votre serviteur