C’est ainsi que l’exécution des travaux a été rapidement confié à l’entreprise GUITRAPRES.
Cependant, 3 ans se sont écoulés, et le moindre qu’on puisse dire, c’est qu’en dehors du site qui a été entièrement clôturé et placé sous la surveillance d’un gardien, une pancarte sur laquelle est affichée la maquette du projet, quelques piliers des fondations ont été faits et quelques matériaux de travail sont stockés. Mais ce gigantesque chantier de 2 hectares, jusqu’ici ne connaît aucune avancée notoire.
Sur ce site, comme vous pouvez l’apprécier vous-même à travers les images, ce sont les hautes herbes qui ont fini par prendre plus de la hauteur que ces premiers piliers érigés qui sont même devenus presqu’invisibles. Et le pire dans tout ça, c’est que les travaux sont au stop depuis deux (2) ans, ce, par manque de financement.
Selon l’entrepreneur M. Kabiné Kaba, que nous avons pu joindre au téléphone, les premières actions réalisées sur le site, aussi minimes soient-elles, ont été financées sous fonds propres. Son entreprise et lui n’ont perçu jusqu’à ce jour, aucun kopeck de la part des autorités.
« La première pierre a été posée, il y a trois (3) ans par le premier ministre Kassory Fofana. Si le Projet est en souffrance, c’est faute de financement. Tout ce qui est réalisé en ce moment sur le terrain, est fait à partir de nos propres fonds. On a déjà fait le forage, confectionné près de 8.000 briques, les ferrailles sont sur le terrain, les leviers topographiques sont exécutés et la fondation est aussi quasiment terminée. Tout ça à nos propre frais », nous a-t-il indiqué.
Néanmoins à en croire le chargé de la communication de GUITRAPRES, Lamine Camara lui aussi joint au téléphone depuis la capitale Conakry, ils sont à l’attente d’un décaissement de près de 5 milliards de nos francs pour la reprise des travaux.
« Il y a une lourdeur administrative, qui affecte l’évolution du projet. Sinon franchement nous espérions avoir achevé à 90 % voir même à 100 % le projet bien avant même la Mamaya de cette année (qui été annulée pour faute de COVID-19). Mais en ce moment, un financement est en cours et nous sommes en train de tout faire pour que notre décaissement d’à peu près 5 milliards de francs guinéens soit effectué », a-t-il assuré.
De leurs côtés, les premiers bénéficiaires de cette infrastructure, commencent eux à s’inquiéter et aussi à s’impatienter. Mohamed Lamine Ringo Kaba, est le coordinateur des Sédès (classes d’âge), organisateurs de cet évènement culturel (la Mamaya).
« Le ministère de la culture a promis que Kankan aurait l’arène pour abriter la Mamaya dans un délai bref. Mais aujourd’hui vraiment nous avons beaucoup d’inquiétudes parce qu’en trois ans, rien n’a vraiment bougé. On avait pourtant été rassurés que dès après la pose de la première pierre, les travaux devraient continuer jusqu’à l’achèvement. Malheureusement ce ne fut pas le cas. Donc ça c’est un remord pour nous. Et nous souhaitons que le ministère de la culture, et le premier ministre, se souviennent de leur promesse faite à la population de Kankan, car nous tenons à célébrer la prochaine édition de la Mayaya dans cet arène, parce que nul n’ignore que le carrefour Cherifoula, qui l’abrite est devenu très exigu. Cette place ne s’y prête plus. La mobilisation est devenu beaucoup plus grande et à cause de l’affluence, on arrive même plus à exécuter les pas de danse, comme il le faut », a-t-il déploré.
Enfin, puisque les entrepreneurs du projet, ont assuré que les lignes ont commencé à bouger pour le décaissement du financement, on devrait peut-être assister dans les jours à venir, à une reprise du travail sur cet autre chantier inachevé.
Sekou Bereté pour maguineeinfos.com