Les militaires au pouvoir au Mali s’apprêtent à rencontrer les chefs d’État des pays voisins. Les présidents de la Cédéao se réunissent, ce mardi 15 septembre à Accra, au Ghana. L’organisation régionale avait donné à la junte jusqu’à cette date pour céder le pouvoir à un civil, mais les concertations nationales divergent de ces demandes.
Un avion affrété par le Ghana est attendu à Bamako, ce lundi 14 septembre, pour assurer le transport de la délégation malienne. Il n’est pas exclu que le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, fasse lui-même le déplacement. Selon son entourage, ce déplacement est important : il n’est pas question d’aller affronter les présidents de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
À Accra, les militaires de Bamako ont d’abord l’intention d’écouter attentivement leurs interlocuteurs. Ensuite, ils reviendront sur les motivations du coup d’État, même s’ils n’apprécient pas trop cette expression, pour expliquer ce qui s’est passé ici le 18 août. Sur la question d’une éventuelle remise du pouvoir au civil, un interlocuteur plutôt proche de la junte explique : « Nous allons faire des propositions de sortie de crise. »
Par ailleurs, les résultats des journées de concertation qui se sont achevées ce week-end à Bamako sont contestés par le Mouvement du 5 juin qui a contribué à la chute de l’ancien président. Le M5 accuse la junte d’avoir « tripatouiller les résultats de la rencontre en sa faveur ». « Vous savez bien que pour d’autres participants, ça s’est bien passé, c’était un moment de démocratie », se défend le même interlocuteur tout en rajustant sa caquette.
RFI