La mangrove étant une végétation exceptionnelle, inclue le groupement de végétaux spécifiques principalement ligneux qui se développent dans les zones côtières de balancement de marais qui peut aussi être des côtes au niveau des régions tropicales. Ces forêts dotées d’une importance particulière, fournissent de nombreux biens et services environnementaux qui peuvent être des bois de construction ou encore ceux utilisés dans les ménages.
La Guinée est couverte d’une immense superficie de mangroves. Des mangroves qui, de nos jours, ont tendance à disparaître vu l’exploitation irrationnelle qu’elles subissent sévèrement en longueur de journée pour des causes purement anthropiques. « Il y a une exploitation irrationnelle de la ressource. Il faut le souligner parce que la population a besoin du bois pour chauffer les marmites ça c’est une évidence. Mais ce qu’il faut, c’est la rationalisation de la ressource, c’est le problème qui se pose. Si on exploite, il faut entreprendre des mesures de compensation.» Précise le colonel Layaly CAMARA directeur national des eaux et forêts.
La mangrove est un type de végétation qui se caractérise par la présence des racines de chasse, un écosystème particulier qui abrite d’importante biodiversité. Au-delà de tout, c’est une zone de protection qui atténue la salinité de l’intérieur vers le continent. En Guinée l’assaut auquel sont soumises ces mangroves est regrettable à plusieurs endroits. Mais comme on aime le dire souvent, qui sème le vent, récolte la tempête. C’est pour que les conséquences issues de ce recul des forêts côtières paraissent énormes d’où la dégradation des palétuviers qui entraîne une altération des mangroves.
Les conséquences, c’est aussi la modification du fonctionnement hydrologique des zones côtières. A cela, s’ajoute une augmentation de la pollution des écosystèmes et des eaux. Chose tant néfaste pour les populations animales qu’humaine. « C’est avec cette dégradation de la mangrove, nous assistons à une salinisation des zones riz cultivables et ça c’est un problème sérieux sur le plan agricole.» Fait remarquer le directeur.
Depuis plusieurs années, certaines zones côtières du pays avaient bénéficié d’immense campagne de reboisement à travers l’implication remarquable des partenaires financiers, mais pour un résultat chétif par manque de suivi. «Il y a eu d’abord un schéma directeur d’aménagement de la mangrove, un projet financé par l’union Européenne. Après ça, des acquis étaient là mais malheureusement il n’y a pas eu de suivi. Raison pour laquelle jusqu’à présent la mangrove continue de subir des pressions très fortes.» souligne-t-il ce vendredi au micro de votre site d’information de proximité le www.maguineeinfos.com.
Vu la pléthore des coups qu’encaissent nos littoraux, la direction des eaux et forêts compte dans les prochains jours franchir la barrière de régénération ou de reboisement des superficies en voie de disparition notamment celle de Kaback et de Yimbaya faban. Pour ce faire, elle a besoin d’une aide musclée surtout celle des populations des zones côtières. Car, elles sont les principales causes de ce malheur estime Layaly CAMARA. « Nous avons eu des pourparlers avec certains partenaires qui entendent nous appuyer dans le cadre de la conception de la mise en œuvre du projet pour la protection et la conservation de la mangrove notamment au niveau des îles Kaback ou Sangaréah.»
Mais comment éviter de tomber dans le trou d’une exploitation irrationnelle de nos ressources forestières notamment la mangrove qui abrite une bonne partie de la biodiversité. Une question qui reste assez stratégique aux yeux du directeur des eaux et forêts qui d’ailleurs, en appelle à un bon usage du bois. « L’exploitation de ces bois doit avoir un caractère durable et pour cela, il faut prendre des dispositions de manière à exploiter et à reboiser pour établir un équilibre entre ce que nous prélevons et ce qui existe.» Conclut- il.
Selon l’étude récente de La FAO sur l’évolution des mangroves, le monde a perdu 3,6 millions d’hectares de mangroves depuis seulement 1980 soit une perte effrayante de 20%de la superficie totale. Ce qui revient à dire qu’elles méritent désormais une attention particulière pour la survie.
Pour maguineeinfos.com ;
Mohamed Bah