À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, une campagne de vulgarisation de la loi criminalisant le viol et la pédophilie a été lancée le 25 novembre. Elle durera jusqu’au 10 décembre, dans le cadre des #16joursDActivisme contre les violences faites aux femmes lancés par l’ONU en partenariat avec le ministère sénégalais de la Femme, de la famille, du genre et de la protection des enfants.

La loi criminalisant le viol et la pédophilie n’a pas encore un an . La priorité est donc à sa vulgarisation grâce à une sensibilisation dans les quatorze langues nationales.
Le but : améliorer la compréhension par les populations, explique Djenaba Wane Ndiaye, coordinatrice d’ONU Femmes au Sénégal : « Les populations méconnaissent la loi et ne savent pas ce qui les attend quand il y a un acte de viol ou de pédophilie. Le plus gros défi, c’est la dénonciation. Au niveau de nos sociétés, on utilise beaucoup la médiation sociale pour régler les problèmes en famille. Finalement, on est dans l’impunité. C’est pourquoi nous voulons mettre l’accent sur la sensibilisation pour faire comprendre aux populations que si une personne est victime d’un acte de viol ou de pédophilie, il peut dénoncer et l’auteur sera puni. »

Mais après des années de plaidoyer pour faire voter cette loi, le combat n’est pas terminé, assure Khaira Thiam, psychologue et féministe : « Le premier combat, c’est l’applicabilité effective de cette loi avec une mise en conformité des tribunaux pour que ces dossiers puissent être pris en charge correctement. L’autre volet du combat consiste à travailler sur les questions de prise en charge. »

En 2019, plus de 1200 cas de viol ont été recensés à travers le pays.

RFI