La lutte contre la corruption semble prendre une direction au sein de l’administration publique guinéenne. Quelques semaines après l’annonce d’une vaste opération de lutte contre les détournements de deniers publics par le chef de l’État, c’est l’une de ses ministres qui vient d’être épinglée par une commission d’audit relevant de la présidence de la République.
Selon un article publié par nos confrères de Guineenews, la ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi a été épinglée pour non justification de 28 milliard de francs guinéens et plus de 100 milliards de déficit qu’elle a laissés quand elle était directrice administrative et financière (DAF) au ministère de la santé. Sans compter un montant de plus de 56 milliards prétendument « détourné » au moment où elle était DAF au ministère de l’Agriculture. Tout ça, c’est au compte Djenab Dramé alias « Zenab Nabaya », actuelle ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi.

Toujours dans les lignes de Guineenews, on a pu lire des détails donnés sur le sujet par une source proche du dossier. Selon cette source, une bonne partie de ce montant détourné était destiné à l’organisation de l’examen de sortie de l’année écoulée.

« Pour l’organisation des examens nationaux au compte de l’année 2020, le ministère a demandé 27 milliard de francs guinéens. La ministre Zenab a majoré ce montant à 43 milliard de nos francs. Soit une augmentation de 65,38% du montant initial. Pire, sur les 43 milliard GNF débloqués des comptes du trésor public pour l’organisation des examens, elle n’a donné que 15 milliards GNF au chef service des examens et contrôle qui ne suffisaient pour l’organisation des deux semaines d’examens théorique et pratique. Elle a empoché toute seule et ses complices 28 milliard GNF au lieu de les retourner dans les caisses de l’Etat », a déclaré la source à nos confrères. Elle poursuit en ajoutant que la dame a laissé plus de 100 milliards de déficit, quand elle était au ministère de la santé.
« Au ministère de l’agriculture, l’équipe d’enquête a établi un montant de 56 milliards de francs guinéens subtilisé par Zenab Nabaya quand elle était DAF là-bas…», a ajouté l’interlocuteur en précisant que tous ses biens en Guinée et à l’étranger ont été recensés et remis au président de la république, qui aurait proposé de les vendre pour rembourser les montants qu’elle a détournés à l’Etat, apprend-on.

Au ministère du budget, elle aurait négocié et obtenu un prêt supplémentaire de plus de 35 milliards de francs guinéens pour, selon notre source, équiper les centres de formation professionnelle de Kankan, Kouroussa, Kérouané, Siguiri et N’Nzérékoré.

On apprend également que l’argent a été décaissé, la liste des entreprises au nombre de 9 via un contrat de gré-à-gré existe mais aucun équipement n’a été acheté ; l’argent, seule la ministre Zenab pourra dire où les 35 milliard sont partis, rapportent les sources qui ont répondu à nos confrères.

Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, l’agence française de développement (AFD) a donné via l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) plus d’un milliard trois cent millions de francs guinéens au département de l’enseignement technique. Ce montant qui devrait être distribué aux CFP dans le cadre des mesures préventives de lutte contre la COVID-19. Mais, à en croire nos sources d’informations, aucun enseignant ni CFP n’a reçu une prime de cet argent, parti directement dans les poches de la ministre.

Toujours avec la complicité du ministère du budget, un autre montant de 15 milliards de francs guinéens a été décaissé et payé à la ministre au compte du ministère de l’enseignement technique au titre de « primes de séparation » dont aucun cadre du département n’a entendu parlé d’une telle prime. Toutefois, précisent nos sources, ça ne vient pas du budget du département. Seule la ministre pourra justifier cet autre montant avec ses complices au ministère du budget. On nous a fait savoir que le ministre du budget Ismaël Dioubate n’était pas disponible pour répondre à nos questions ; qu’il était devant les députés ce mercredi 25 novembre au Palais du peuple pour présenter la loi initiale des finances 2021, a écrit le quotidien en ligne.

Interrogée par nos confrères pour avoir la version de ces annonces, la ministre Zenab Nabaya a dit: « La pratique est courante dans l’administration d’accuser et de diffamer. Là, il s’agit d’honneur, celui d’une jeune femme coupable d’avoir bénéficié de la confiance du chef de l’Etat à une haute fonction. Le moment venu, nous en parlerons. Je n’ai rien à me reprocher, ni à cacher. La vérité sera connue de tous».

Il faut rappeler que l’audit annoncé par Alpha Condé concerne tous les départements ministériels et tous les services rattachés. Alors alors de voir la suite de ces événements.

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