C’est un mercredi pas comme les autres pour moi. Ce 02 décembre 2020 s’érige à jamais comme l’une des pires journées de ma vie, jamais je ne l’oublierai, puisque même à mon petit-fils, un jour je lui raconterai qu’on m’a contraint en plein jour de  bafouer mon intégrité et céder à la corruption dans les rues de Conakry. C’est pourquoi j’ai décidé de vous témoigner la scène de corruption dont j’ai fait l’objet à la fourrière de Matam.
En bon citoyen, je suis sorti ce matin de chez-moi à 08 heures pour aller à mon lieu de travail. voulant rejoindre l’autoroute j’ai été intercepté à Gbéssia rond-point sur le Niger par un pick-up  bleu de la routière mobile de Bonfi. On m’a dit que j’étais en infraction (sens interdit), je leur ai présenté mes excuses et donné la clé de ma moto en ces termes : (je ne le savais pas, car il n’y a aucun panneau qui le signale, je voulais juste rejoindre l’autoroute pour aller à Kaloum, mais néanmoins pardonnez-moi, ça ne se reproduira plus). Ils n’ont pas accepté et ont conduit de facto ma moto à la fourrière de Bonfi.
Je suis entré dans la cour et j’y ai trouvé deux dames qui enregistraient les véhicules verbalisés, je leur ai donné les papiers de la moto en expliquant l’objectif de ma présence.
Elles m’ont dit qu’il y’a deux façons de régler la situation, par arrangement je paie  110 000 GNF ou par reçu je paie 210 000 GNF et, moi je leur ai dit que je préfère payer par reçu. Ils m’ont trouvé idiot parce que j’ai demandé le reçu (les 2 dames et les agents présents dans la cour), je leur ai répondu que ce n’était pas de l’idiotie mais plutôt de l’intégrité et de cohérence, car je me suis toujours comporté en bon citoyen.
Ils m’ont demandé d’attendre le pickup, que celui qui détient le reçu est parti à bord du pickup. J’ai obtempéré jusqu’à l’arrivée dudit pickup et de ses agents.
Et j’ai encore insisté qu’on me donne le reçu pour que je puisse payer au trésor public et prendre ma moto pour aller travailler en vain. Je me suis adressé à tous les officiers qui étaient sur place, mais hélas on me disait toujours que je vais passer la journée là-bas si j’insiste sur le respect de la loi. Donc soit de passer par l’arrangement ou d’aller me plaindre où je veux.
J’ai tout fait de 8h à 11h, impossible d’avoir le reçu, il a fallu que je paie 110 000 GNF par arrangement pour entrer en possession de ma moto et malheureusement j’ai pas pu aller au travail.
Je rappelle que je n’étais pas la seule victime de cet acte, j’ai été témoin d’une vingtaine de cas, tout s’est réglé par arrangement.
Avec ces pratiques comment l’État pourra-t-il s’en sortir?
Pourquoi l’État ne va compter sur l’aide extérieure ?
Comment pourrons-nous être au rendez-vous du développement tant acclamé par le chef de l’État, le professeur Alpha Condé? 

Mahmoud Kallo